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Y aura-t-il un nouveau procès de l'Erika ?

Total fera-t-il appel ? Le groupe a dix jours pour le former devant la justice. Le temps d'examiner les attendus du jugement. En attendant, Total laisse planer le suspense... Les parties civiles, elles aussi, attendent.
Article rédigé par franceinfo
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C'est un communiqué plutôt sybillin que Total a publié dans la nuit. Tout en regrettant sa condamnation dans le procès du naufrage de l'Erika, le groupe pétrolier assure que le jugement “comporte de nombreux motifs d'appel”. Fera-t-il pour autant appel ? Suspense... Total ne fait que rappeler qu'il a “dix jours pour exercer ce droit”.
_ Hier, l'avocat de la compagnie, Me Daniel Soulez-Larivière avait déclaré qu'il allait conseiller à Total de faire appel, car la condamnation n'est “pas juste”, selon lui.

Selon le communiqué, “Total regrette la décision du tribunal correctionnel de Paris le condamnant à titre pénal et civil pour délit de pollution, d'autant que le tribunal reconnaît que la véritable cause du naufrage est extérieure à Total”. Le groupe souligne ainsi que le tribunal a bien établi que c'est à cause du mauvais état du navire que le naufrage a eu lieu ; “des fautes caractérisées que Total ne pouvait pas connaître”.
_ Et il conclut : “en désignant Total comme un des responsables, la décision du tribunal
risque d'entraîner la confusion des responsabilités et, à l'opposé du but recherché, de dégrader la sécurité des transports maritimes.”

Des propos relativement ambigüs qui laissent planer le doute sur un éventuel appel.
_ En fait, Total, l'armateur et le gestionnaire de l'Erika, ainsi que la société de classification, ont été effectivement condamnés à l'amende maximale. Mais les dommages et intérêts sont inférieurs à ce que réclamaient les victimes : 192 millions d'euros, au lieu d'un milliard. De quoi faire pencher la balance...

Quoi qu'il en soit, les parties civiles ont plutôt bien reçu ce jugement. Qui voit pour la première fois inscrit dans le droit le principe d'un préjudice écologique. Il y a aussi cette manne financière, dont vont peut-être profiter les collectivités locales touchées par la marée noire.

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