Cet article date de plus d'onze ans.

Foot : que vaut le Brésil un an avant sa Coupe du monde ?

Le match amical Brésil-France a lieu ce soir. Mais pouvez-vous citer UN joueur de la Seleçao ? Si votre réponse est "non", c'est normal, l'équipe est encore en chantier.

Article rédigé par Pierre Godon
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
L'attaquant brésilien Neymar, lors du match Brésil-Angleterre, le 2 juin 2013 à Rio de Janeiro. (WILLIAM VOLCOV / BRAZIL PHOTO PRESS / AFP)

Brésil-France, sur le papier, est une affiche qui fait toujours saliver. Dans la réalité, ce n'est jamais que le 22e du classement Fifa qui reçoit le 18e, dimanche 10 juin, en match amical. En effet, comme la France, le Brésil est en chantier. Etat des lieux.

Une seule star dans l'équipe

Quelle est LA star de l'équipe du Brésil ? Ronaldinho ? L'ancien joueur du PSG et du Barça regarde les matchs de la sélection à la télé depuis ses baisses de performance en sélection. Kaka ? Il a perdu sa place car il ne joue presque pas en club. Non, la vedette de l'équipe, c'est Neymar. Un attaquant plus connu pour ses frasques capillaires que pour son sang-froid devant le but. Il a été récemment acheté par Barcelone, mais la plupart des fans de foot internationl ne l'ont vu jouer que sur YouTube, via les compilations de ses buts. Passé sans transition de la case "junior" à celle de "star du foot", l'attaquant, qui a déjà une bande dessinée à sa gloire au pays, va devoir confirmer les énormes attentes placées en lui en Europe.

Une stratégie au goût de réchauffé

La Coupe du monde 2010 est toujours un traumatisme au Brésil. Cette année-là, l'équipe entraînée par Dunga, le rugueux milieu récupérateur du sacre de 1994, fait jouer ses joueurs comme lui à l'époque. C'est rugueux, c'est solide, ça manque de folie. Les Pays-Bas battent le Brésil en réalisant un hold-up en quarts (2-1 sur une double erreur défensive) et scellent le sort du sélectionneur.

Le nouveau locataire du banc, Mano Menezes, rajeunit l'équipe et essaye de lui donner un jeu offensif. Une victoire en Copa America ou aux Jeux olympiques aurait pu lui donner du temps. Mais son équipe va échouer à chaque fois en position de favori, précipitant sa chute en novembre 2012. A un an et demi de la Coupe du monde, les dirigeants du foot brésilien font appel à Luiz Felipe Scolari, 65 ans, le sélectionneur vainqueur du Mondial 2002... Du neuf avec du vieux, en quelque sorte. "Le foot brésilien est au creux de la vague et vit l’un des pires moments de son histoire", analyse l'ancien attaquant Ronaldo, cité par Goal.com (en anglais).

Une équipe qui fait moins rêver l'Europe

La Coupe des confédérations, répétition générale du Mondial, commence le 15 juin. Sur 23 joueurs sélectionnés par Scolari, 12 évoluent au pays. On peut voir ça comme un signe de bonne santé économique du foot brésilien, qui arrive à retenir ses talents. Mais aussi comme le fait que les joueurs auriverde ne séduisent plus les clubs européens. Seule la ligne défensive, avec notamment le Parisien Thiago Silva, évolue entièrement en Europe. Le Brésil est beaucoup plus inexpérimenté que par le passé. "On peut y perdre en termes d'expérience, mais on peut compenser par l'enthousiasme apporté par les jeunes joueurs", reconnaît Scolari dans le New York Times (en anglais)

Le bilan de Scolari après huit mois en poste ne fait rêver personne : une seule victoire en huit matchs. Tactiquement, ça tâtonne : aucun milieu défensif ne s'est imposé, car les meilleurs se sont fait naturaliser portugais (Pepe, du Real Madrid) ou italien (Thiago Motta, du PSG). Le sélectionneur conserve pourtant sa cote de popularité intacte pour le moment, grâce à des interviews chocs dans la presse brésilienne : "Nous avons l'obligation de remporter le titre." Avant de rappeler, dans le magazine Placar : "en 2001 aussi, quand j'ai pris en main la première fois l'équipe nationale, il y avait beaucoup de pessimisme". Et d'appeler tous les supporters brésiliens à s'unir derrière l'équipe nationale.

La Coupe du monde 2014 aura lieu au Brésil. Le pays est-il prêt ? Si la question des stades et des Indiens expulsés pose toujours problème, le Brésil est en avance sur au moins un dossier... Celui de l'instrument qui résonnera dans les tribunes des stades. Après la vuvuzela en Afrique du Sud en 2010, voici la caxirola ! Il vous reste un an pour vous y préparer.  

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.