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152 000 Français vivent avec le virus du sida et sont encore souvent stigmatisés dans le monde du travail.

Moins de la moitié des séropositifs travaillent (46%), selon une enquête de l'association Aides. Et un séropositif sur six est privé d'activité alors qu'il voudrait travailler.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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  (MEHDI FEDOUACH / AFP)

Moins de la moitié des séropositifs travaillent (46%), selon une enquête de l'association Aides. Et un séropositif sur six est privé d'activité alors qu'il voudrait travailler.

Néanmoins, l'arrivée des trithérapies a considérablement amélioré l'accès à l'emploi des personnes contaminées, en même temps que leur espérance de vie. Le taux d'emploi des personnes atteintes après 1997, date de l'arrivée généralisée de ces combinaisons d'antirétroviraux, s'établit à 58% contre 37% pour ceux qui ont été contaminés plus tôt.

Pour Michel Simon, vice-président d'Aides, "le sida aujourd'hui n'a rien à voir avec le sida d'il y a vingt ans ; les choses ont énormément bougé et la société n'a pas bougé". "Dans une relation de travail, le risque de transmettre à un collègue est en dessous de zéro", insiste-t-il. En 30 ans, il y a eu seulement 14 transmissions avérées en milieu professionnel et 40 supposées, renchérit Séverine Fouran Peralta, chargée de mission emploi à Sidaction.

Facteur discriminant à l'embauche

Pourtant, selon Jean-François Trogrlic, directeur du bureau de l'OIT pour la France, une enquête menée en 2010 montre que certaines idées préconçues restent vives aux yeux des salariés. Ainsi, pour 24% des agents du public et 39% des salariés du privé, le sida est un facteur discriminant à l'embauche. Et pour 22% des agents, avoir le virus est un handicap pour évoluer (25% dans le privé).

En outre, de nombreux séropositifs sont réticents à s'identifier comme tels par crainte de discriminations : ils seraient 62% à tenir leur pathologie secrète au travail.

6700 nouveaux cas en 2009

L' OIT a adopté en 2010 une recommandation sur le sida et le monde du travail (R-200), "la première norme internationale jamais adoptée sur le VIH-sida", a souligné Gilles de Robien, ambassadeur de France auprès de l'organisation. Ce texte souligne notamment le principe de non-discrimination, de dépistages volontaires et confidentiels et insiste sur les efforts de prévention. Il réaffirme également l'importance de l'emploi pour les personnes vivant avec le VIH.

En 2009, 6700 nouveaux cas ont été diagnostiqués, contre 6400 en 2008. Ils concernaient pour l'essentiel des personnes de moins de 40 ans, en âge de travailler.

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