"Ah merde, je suis candidat"… La campagne selon Philippe Poutou

Mais que fait Philippe Poutou dans la course à l'Elysée ? Il trouve la campagne "plus dure que de bosser à l'usine", "ne rêve pas d'être président" et "se fait chier depuis huit mois à donner des interviews". Tout ça pour osciller entre 0,5 et 1% d'intentions de vote dans les sondages. Au lendemain de l'émission de France 2 qui rassemblait cinq des dix candidats à la présidentielle, c'est le plus petit d'entre eux qui remporte la sympathie. Car s'il estime que la campagne "n'est pas en soi un truc rigolo", jeudi 12 avril sur France Inter, le candidat du Nouveau Parti anticapitaliste semble bien s'amuser, à en croire le sourire goguenard qu'il arbore régulièrement.

Gueule de bois au réveil

Y croit-il ? Oui. Il s'est dit, mercredi soir, sur le plateau de "Des paroles et des actes", "déterminé" à défendre des idées et un programme. Mais il "ne rêve pas d'être président de la République". Et même s'il dort bien, il confesse, sourire aux lèvres, une légère gueule de bois récurrente quand il se réveille : "Ah merde, je suis candidat !"

"Je me fais chier depuis huit mois"

Pourtant, il insiste. S'il se "fait chier depuis huit mois" à répondre à des interviews, ce n'est pas pour rien. Un vocabulaire et un comportement inhabituels pour un candidat à la présidentielle.

"Ça sort comme ça"

Ses déclarations amusent ses adversaires et les internautes. Comme la secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts, Cécile Duflot, qui s'est gentiment moquée du candidat NPA sur Twitter, pendant l'émission.

Là vraiment merci Monsieur #Poutou plus personne ne pourra me faire aucune remarque sur mon vocabulaire ou mon débit :)))

— Cécile Duflot (@CecileDuflot) April 11, 2012

Sur le plateau de France 2, il a été applaudi (fait rare), pour ses vingt dernières secondes. Le salarié de l'automobile devenu candidat sait bien que le public "ne votera pas forcément pour lui", mais pense arriver "avec une autre gueule (...) pas désagéable", confesse-t-il, toujours souriant, à Pascale Clark jeudi matin sur France Inter. En revanche, "si on commence à analyser [ses] phrases…" 

Poutou président ? "On n'a pas prévu ça"

Le 28 mars, dans "Le Petit Journal", sur Canal+, se joue un étrange dialogue.

"Imaginons, Philippe Poutou est élu président de la République, la première mesure prise, c’est quoi ?" demande un journaliste à Olivier Besancenot. "Ben c’est qu’il est bien dans la merde si ça lui arrive", constate tout simplement l'ancien porte-parole du NPA. Sur le plateau, l'intéressé réagit, hilare : "Il a raison. On n'a pas prévu ça."

Un clip "foutraque"

Plus encore que son air nonchalant sur les plateaux de télé, le clip officiel de Philippe Poutou fait douter du sérieux de sa candidature. Qualifié de "foutraque" par Libération, son spot un brin hallucinogène "surprend" Le Figaro. Il se distingue en effet des autres vidéos très austères des candidats, qui alternent extraits de meetings et déclarations face à la caméra. Le NPA a choisi de mettre en scène un faux plateau de "Questions pour un champion" sur lequel deux participants peinent à deviner le nom du candidat anticapitaliste.