Appâté sur Facebook par une adolescente de 16 ans, un jeune de 17 ans est tombé dans un guet-apens très violent
Il a subi une nuit de calvaire infligée par trois jeunes qui semblent avoir agi sans véritable mobile autre qu'"humilier", "faire mal".
Au petit matin du 4 mai un boulanger du XVIIIe arrondissement de Paris vient en aide à un jeune homme "complètement perdu", raconte un enquêteur. Il n'a plus qu'un jeans sur lui et se trouve en état de choc, rapporte la préfecture de police.
Pris en charge par les agents, il leur raconte pendant son transport à l'hôpital avoir "subi des violences" et "des actes d'humiliation de la part de connaissances faites sur Facebook", précise la PP. Le jeune homme vient de passer une nuit "en enfer", selon un enquêteur, tombé dans un guet-apens tendu par une jeune fille de 16 ans, rencontrée plusieurs mois auparavant via le fameux réseau social.
Le soir du 3 mai, deux jeunes garçons se joignent au couple et s'en prennent à l'adolescent. Dès lors, le trio s'"acharne" sur le jeune homme pendant toute la nuit avant de le laisser partir, raconte un enquêteur. On ignore où les faits se sont déroulés.
Interpellés mardi à leurs domiciles situés à Paris et en Seine-Saint-Denis, la jeune fille et les deux garçons de 16 et 18 ans n'ont pas donné de véritable explication à ce déchaînement de violence. Au cours de son audition par les enquêteurs, "l'appât" reconnaît toutefois "avoir prémédité les violences, raison pour laquelle les autres 'tortionnaires' étaient présents", précise la PP. La jeune fille aurait donné les premiers coups. "C'est également elle qui a tout manigancé", assure un enquêteur.
"Il y a tout un scénario échafaudé, avec un semblant de but crapuleux. Mais il y avait surtout une volonté d'humilier et de faire mal à ce jeune homme", selon une source proche de l'enquête. D'après les éléments recueillis par les policiers, le trio aurait notamment
forcé le jeune "à mimer des actes sexuels", selon un enquêteur. "Il a subi des brimades, des coups", ainsi qu'un simulacre de viol, explique la même source.
A Paris, l'utilisation d'une jeune femme comme 'appât' rappelle inévitablement l'affaire du gang des Barbares, où Ilan Halimi avait été enlevé et torturé à mort parce qu'il était juif. Mais il s'agit du seul point commun entre ces deux affaires, insiste une source proche de l'enquête. "Les motivations de ces jeunes n'ont rien à voir avec ce qui avait poussé les membres du gang des Barbares à agir", explique cette source.
L'enquête devra tenter d'expliquer les motivations des trois jeunes. "Il y a bien eu le téléphone portable volé, et un peu d'argent, mais ce n'est pas cela qui a poussé ce trio à agir", affirme la même source. "En fait, la jeune fille a clairement expliqué avoir voulu humilier, faire mal", selon une source policière pour qui seule une étude psychologique du trio pourrait permettre de "comprendre".
Le jeune homme a été pris en charge depuis et semble avoir "réussi à encaisser", selon une source proche de l'enquête. Quant au trio, il a été déféré au parquet de Paris "pour violences volontaires en réunion avec préméditation".
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