Soupçons de violences policières dans le Rhône : une enquête ouverte pour violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique

La famille du jeune homme frappé par des policiers annonce vouloir porter plainte et organiser un rassemblement.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une enquête pour "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique" est ouverte sur des soupçons de violences policières à Vénissieux (BEATA ZAWRZEL / NURPHOTO)

Une enquête pour "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique" est ouverte sur des soupçons de violences policières à Vénissieux (Rhône), indique mercredi 5 juin le parquet de Lyon sollicité par franceinfo. Un homme de 19 ans est hospitalisé à Vénissieux, pour un tibia cassé, après avoir reçu des coups mardi soir de la part de plusieurs policiers, comme des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux et l'une d'entre elles relayée par le député LFI Idir Boumertit le montrent.

Des témoins -des proches du jeune homme- joints par franceinfo, racontent que le jeune homme, qui travaillait dans un bureau de tabac, a vu à l'extérieur la police face à plusieurs jeunes du quartier. Puis ces témoins racontent que les policiers ont lancé du gaz lacrymogène, qui est rentré dans le bureau de tabac. Ensuite, racontent les proches du jeune homme, ce dernier a alors dit aux policiers de les laisser travailler tranquillement. Selon cette première version des faits, une des policières l'a alors insulté et est rentrée dans le bureau de tabac. Puis le jeune homme a ensuite été frappé dehors par les policiers, comme le montrent les vidéos. La famille du jeune homme indique son souhait de porter plainte.

"Mon fils a son bac, il travaille avec moi, je fais tout pour ne pas qu'il traîne dehors", confie le père du jeune homme, le gérant du bureau de tabac, à franceinfo. "Il est tranquille, il est gentil, il emmerde personne, tout le monde le connaît. Je suis commerçant depuis trente ans à Vénissieux, la police sait très bien que c'est mon fils et qu'il n'a rien à voir avec les histoires". Et il ajoute : "Votre enfant, c'est vos yeux, c'est votre chair, c'est votre sang... Vous le voyez se faire massacrer par des gens qui sont censés nous protéger, c'est grave et choquant. Ils ont vidé leur haine sur lui". Ce gérant de bureau de tabac indique qu'il va "organiser un grand rassemblement d'ici plusieurs jours, pour que toute la France voit ça".

La version des proches contredite

La version des proches du jeune homme est totalement contredite par les autorités, qui indiquent que des policiers patrouillaient à proximité d'un point de deal, ce mardi vers 19h, au niveau du boulevard Ambroize Croizat à Vénissieux, quand ils ont été pris à partie par une quinzaine d'individus. Ils ont alors essuyé des jets de projectiles et reçus des menaces de mort. Les policiers indiquent être sortis de leur voiture et avoir utilisé du gaz lacrymogène. Un des individus s'est alors rebellé au moment où les policiers tentaient de l'interpeller. Il a, selon la version des policiers, essayé de s'emparer de l'un des flashballs des agents. L'employé du bureau de tabac, selon la version des policiers, a également donné des coups de pied sur le policier qui venait porter assistance à un agent au sol. Selon les autorités, sur les vidéos, on aperçoit un policier au sol. Le jeune homme a aussi insulté la policière, toujours selon la version des policiers.

Ces derniers indiquent avoir fait usage de la force pour interpeller le jeune homme avec leur bâton télescopique. Le jeune homme a été placé en garde à vue pour usage et rébellion, avant de pouvoir retourner à l'hôpital à Vénissieux où il se trouve toujours ce mercredi après-midi. De son côté, le député LFI Idir Boumertit indique sur X avoir transmis au procureur un signalement, en vertu de l'article 40 du code de procédure pénale. Un signalement que le parquet de Lyon indique ne pas avoir encore reçu.

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