Certains enfants de chômeurs de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie) ne pourront pas s'inscrire à la cantine en septembre
Il ne s'agit pas de "stigmatiser" les chômeurs mais d'établir un "critère qui nous semble juste, celui de la disponibilité des parents", explique le maire UMP de Thonon, Jean Denais, à l'origine de la décision.
Cette mesure est dénoncée par le leader de l'opposition municipale, le socialiste George Constantin, qui la juge "totalement discriminante".
"Lorsque j'ai voulu inscrire mon fils de 10 ans à la cantine pour la rentrée, comme je le fais depuis quatre ans, on m'a rétorqué que quatre jours par semaine ce n'était pas possible car j'étais au chômage", a raconté Christophe, demandeur d'emploi depuis le mi-mai.
Le règlement intérieur, voté par le conseil municipal de Thonon -les-Bains en avril dernier, exige des demandeurs d'emploi de fournir à la ville, à partir de septembre 2011, un justificatif de présence à un entretien d'embauche ou à une formation pour que leur enfant déjeune à la cantine dans la limite des places disponibles.
Un problème d'effectif soutient le maire
Les effectifs ont augmenté, souligne le maire : 652 repas par jour servis en moyenne en 2010 contre 440 en 2000. "Nous ne voulons pas priver les enfants de chômeurs de cantine mais donner la priorité aux familles qui travaillent et ne peuvent pas les garder", affirme Jean Denais. D'ailleurs, le premier mois de chômage, le temps pour le parent de s'adapter, les enfants sont accueillis normalement", précise-t-il
Le chef de file de l'opposition municipale a protesté contre cette mesure. Elle "conduit à considérer qu'un chômeur est un feignant, qu'il reste chez lui et qu'il peut donc s'occuper de ses enfants", a déclaré Georges Constantin au Parisien de samedi qui y voit là une mesure "totalement discriminante".
Les parents d'élèves de la FCPE avaient saisi la justice en 2009 pour une affaire similaire à Oullins (Rhône) et avaient eu gain de cause. Le tribunal administratif de Lyon avait annulé en janvier 2010 une modification du règlement de la ville qui limitait l'accès aux cantines aux enfants dont les deux parents travaillaient.
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