Charlie Hebdo: les étapes d'une tragédie française au retentissement mondial
Le mercredi 7 janvier 2015, deux hommes lourdement armés ont fait irruption dans les locaux du journal satirique Charlie Hebdo et ont entrepris d’abattre toutes les personnes (essentiellement des hommes à une exception près) qu’ils y croisaient.
Une fois leurs meurtres accomplis, ils repartent et sont filmés alors qu’ils blessent puis exécutent sommairement un policier dans la rue. Ils revendiquent haut et fort d’avoir «vengé le prophète Mahomet» ponctués d’«Allah ou Akbar» triomphants.
Les réactions internationales effarées sont très rapides, le premier d’entre tous étant le premier ministre britannique, David Cameron, vite suivi par d'autres.
Attentat contre Charlie Hebdo: Condamnation unanime à travers le monde
Passé l’instant de sidération nationale, l’islam et l’islamisme commencent à être indifféremment montrés du doigt sur les plateaux de télévisions, la toile et dans les conversations.
Islam, islamique, islamisme, islamiste : le poids de ces mots-là
Le slogan «Je suis Charlie» se répand partout en France, puis dans le monde, sorte de cri de ralliement pour parler de peine et d’indignation.
Tout le reste de la journée, les dessinateurs et caricaturistes prennent crayons, plumes, billes, feutres pour exprimer leur émotion.
L'hommage des caricaturistes du monde entier à Charlie Hebdo
Parmi les offenses recensées, c’est la représentation, voire pire, la caricature de Dieu ou du prophète qui, pour nombre de musulmans, est un casus belli.
Peut-on représenter le prophète à l’écran ou sur le papier?
Sauf que pour certains c’est une vraie guerre, avec de vraies armes. Quelques pays prennent malgré tout leurs distances
Charlie Hebdo: la Chine condamne l'attaque «barbare» mais...
Une carte d’identité trouvée dans un des véhicules utilisés par les tueurs, dévoile leur identité. Ce sont deux frères, Chérif et Saïd Kouachi, nés en France, devenus orphelins très jeunes et élevés dans un immense dénuement. Ils se sont radicalisés
L'Américain qui a formé les frères Kouachi au djihad
et même s’il fut un temps où l’un des deux à été repéré par les autorités, ils ne sont plus dans le viseur depuis.
Le président François Hollande décrète un deuil national et demande une minute de silence pour le lendemain midi.
Le jeudi 8 janvier, à Montrouge, une policière est abattue alors qu’elle intervient sur un banal accident de la circulation. Son meurtre apparaît, dans un premier temps, comme un acte incompréhensible et isolé.
La France se recueille en silence. Mais des incidents émaillent cette minute de silence dans les différents établissements scolaires, pour arriver parfois à des refus purs et simples de la faire. Les enseignants sont désemparés. La question du terrorisme s’est donc invitée à l’école.
Terrorisme : comment l'école aborde le sujet
Les frères Kouachi sont repérés dans l’Aisne, une chasse à l’homme se met en place dans la région.
Le vendredi 9 janvier, les frères après un échange de coups de feu avec les forces de l’ordre se retranchent dans une imprimerie de Seine et Marne.
Il s’avère que le tireur de Montrouge, Amedy Coulibaly, connaissait les frères Kouachi et qu’ils se sont coordonnés. Coulibaly attaque à 13h30 un super marché casher et prends les clients en otages. Il en exécute certains à la seule consonance juive de leur nom.
A 17h30, l’assaut est donné de part et d’autre, au cours desquels les trois meurtriers sont tués comme les 17 personnes qui ont croisé leur chemin.
L’émotion est à son comble tant nationale qu’internationale. Des marches auront lieu dans différentes villes de France le samedi 10 et le dimanche 11 janvier, après quelques manifestations spontanées les jours précédents.
Le dimanche 11 janvier 2015, le point d’orgue sera atteint avec la présence de pas moins de 56 chefs d’Etat et de gouvernement aux côtés de François Hollande et 3.5 millions de personnes dans la rue à Paris.
Mais étonnamment certains autres auront été remarquablement absents.
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La question d'une préséance entre le blasphème et la liberté d'expression ne peut se poser dans un état laïc.
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