"Il y a une réelle demande" : et si le corse devenait langue officielle de l’île de Beauté ?
La majorité victorieuse aux élections territoriales sur l’île de Beauté dimanche réclame la co-officialité de la langue corse. Si elle n'est pas aujourd'hui la langue officielle, à la mairie de Bastia, elle est déjà largement employée.
Le corse va-t-il devenir langue officielle sur l’île de Beauté ? La coalition nationaliste Pè a Corsica (Pour la Corse), qui a largement remporté (56,5%) le second tour de l'élection territoriale dimanche 10 décembre, réclame la co-officialité de la langue corse, c’est-à-dire qu’elle soit reconnue au même titre que le français dans les administrations ou les écoles par exemple. Cela passerait par un changement de la Constitution.
À la mairie de Bastia, Marie, agent d’accueil, renseigne déjà indifféremment le public dans les deux langues : français et corse. "Il y en a beaucoup qui arrivent et me posent des questions en corse. Ou simplement un 'bonghjornu' ou 'salute'… ", raconte-t-elle.
Pas obligatoire mais vivement plébiscité
"Il n’y a pas d’obligation", précise cependant le maire. "Cela a commencé, sur la base du volontariat, explique Pierre Savelli, par dire à nos nouveaux agents qu’ils pouvaient apprendre le corse avec des cours sur leur temps de travail (...) Il y a eu une grande adhésion, poursuit l’édile. Tous les ans nous remettons des diplômes."
Il n’y a pas de sanction pour ceux qui ne le font pas, il n’y a pas de gratification pour ceux qui le font. Une langue, cela fait partie du patrimoine et il faut la sauver.
Pierre Savelli, maire de Bastiafranceinfo
Le site internet de la mairie et les rapports des conseils municipaux sont bilingues. Si le corse devenait une langue officielle, la carte d’identité et le permis de conduire le deviendraient aussi. "Cette année, rappelle Pierre Savelli, j’ai dû faire une quinzaine de mariages, dont douze en langue corse. On se rend compte qu’il y a une réelle volonté et une demande pour aller dans ce sens-là. C’est très gratifiant pour nous. Et je pense que c’est gratifiant pour tout le monde !"
Le problème, selon l'élu, c’est "le manque de volonté politique". Poutant, "ce n’est pas mettre la France en danger de demander la co-officialité de parler corse en Corse", estime le maire de Bastia. Jusqu’à présent, le gouvernement refuse d’envisager cette éventualité.
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