Ce que l'on sait du possible projet d'attentat sur la Côte d'Azur
Quelque 900 grammes d'explosif avaient été découvert près de Cannes (Alpes-Maritimes), en février.
L'antiterrorisme français est convaincu d'avoir déjoué un projet "imminent" d'attentat sur la Côte d'Azur, affirme une source proche du dossier à l'AFP, mercredi 26 mars. Le suspect ? Un homme de retour du jihad en Syrie, arrêté il y a un mois et demi.
Interrogé par les enquêteurs, il a reconnu avoir prévu de commettre un attentat sans toutefois évoquer de cible, selon les informations de France 2. Voici ce que l'on sait de ce possible projet d'attentat.
Qu'ont trouvé les enquêteurs ?
Il y a plus d'un mois, le 17 février, dans un immeuble de Mandelieu-La-Napoule, près de Cannes (Alpes-Maritimes), les enquêteurs ont mis la main sur quelque 900 grammes d'explosif. Les résultats des expertises ont montré qu'il s'agissait de TATP, un explosif rudimentaire qui peut être fabriqué à domicile, mais qui est très instable et destructeur. Le TATP a été utilisé dans l'attaque de Marrakech en 2011 et par Richard Reid, "l'homme aux chaussures piégées", dans son attentat raté contre un vol d'American Airlines en 2001.
Qui est le suspect ?
Originaire du Cannet (Alpes-Maritimes), Ibrahim B. a échappé à une vague d'interpellations à l'automne 2012 ayant conduit au démantèlement d'une cellule islamiste.
Le 3 janvier, les autorités grecques l'ont repéré alors qu'il revenait de Syrie où, selon plusieurs sources antiterroristes, il était parti en septembre 2012, comme deux autres jeunes hommes du Cannet. La Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) a alors surveillé ses points de chute possibles sur la Côte d'Azur et a fini par le repérer le 11 février. Il a été interpellé au pied de l'immeuble de Mandelieu-La-Napoule, où un de ses proches a un logement. Il a été mis en examen et écroué.
De quelle cellule islamiste s'agit-il ?
De quoi Ibrahim B. est-il soupçonné ?
"Cette affaire est emblématique de ce qu'on a toujours craint", souligne cette source : des personnes parties en Syrie pour mener le jihad contre Bachar Al-Assad et revenues "radicalisées, formées, aguerries" avec un projet terroriste.
Quelles suites ?
L'enquête va désormais se poursuivre pour préciser cet éventuel projet terroriste. S'il devait se confirmer, il restera à savoir si Ibrahim B. comptait agir seul ou s'il a été "mandaté" par des responsables jihadistes en Syrie.
Les services français ont identifié quelque 700 personnes parties dans ce pays ou susceptibles de s'y rendre, dont environ 15% de femmes. Quelques dizaines de personnes revenues de Syrie ont été localisées en France, affirme un connaisseur du dossier. A ce jour, la mort de 24 jihadistes français en Syrie a été confirmée. Pour l'heure, les services européens auraient déjoué trois projets terroristes d'ex-jihadistes, selon un spécialiste de l'antiterrorisme interrogé par l'AFP.
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