Des maraîchers de la région nantaise ont détruit lundi dix tonnes de concombres invendus depuis le début de l'épidémie
L'épidémie, dont la source avait été attribuée à tort par les autorités sanitaires allemandes à des concombres espagnols et dont l'origine n'a pas encore été formellement établie, a fait 23 morts et plus de 2.200 malades en Europe.
Les maraîchers du bassin nantais, première région productrice de France avec 50 millions de concombres récoltés par an, ont décidé de broyer trente tonnes de marchandise par jour jusqu'à ce que la situation s'améliore, faute de débouchés et de place dans leurs frigos. Lundi, c'est à Carquefou (Loire-Atlantique) qu'ils ont notamment mené leur action.
"Le gouvernement ne s'est pas mouillé pendant la crise pour dédouaner les produits français", a dit aux journalistes Louis Vinet, maraîcher à Bouguenais (Loire-Atlantique) et président de la section jeunes du syndicat professionnel Légumes de France.
"Maintenant que le mal est fait, on demande un coup de main de notre ministère de tutelle, pour avoir des exonérations de charges patronales ou des prêts bonifiés", a-t-il ajouté. Il a également demandé à l'Etat d'organiser une campagne de communication pour rassurer les consommateurs.
Cette crise sanitaire survient alors que le marché du concombre était déjà affecté par une crise conjoncturelle. "Depuis le début de l'épidémie, le concombre se vend à 20 centimes la pièce, contre 32 auparavant", explique Louis Vinet, selon qui le coût de production est de 38 centimes. "On est au bord du gouffre, c'est la survie de la production maraîchère française qui est en jeu."
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