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Des marins de la SNCM, en grève depuis deux semaines, ont reçu de la direction des lettres de menaces de licenciement

La direction de la compagnie a confirmé samedi avoir envoyé 10 courriers - la CGT en évoque 25 - en vue de sanctionner certaines actions liées au conflit.La CGT accuse la direction d'avoir réduit les rotations entre Nice et la Corse et retiré un navire à grande vitesse sur la ligne Nice-Corse, ce qui entraînerait la suppression de 35 postes.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
Les marins CGT de la compagnie SNCM sont en grève depuis le 31 janvier 2011. (AFP - Boris Horvat)

La direction de la compagnie a confirmé samedi avoir envoyé 10 courriers - la CGT en évoque 25 - en vue de sanctionner certaines actions liées au conflit.

La CGT accuse la direction d'avoir réduit les rotations entre Nice et la Corse et retiré un navire à grande vitesse sur la ligne Nice-Corse, ce qui entraînerait la suppression de 35 postes.

Le mouvement de grève a été reconduit samedi pour le 13e jour d'affilée, quatre navires étant bloqués à Marseille et un 5e en Corse, sans la moindre amorce de négociations.

"Ces courriers ont été adressés à des salariés, grévistes ou pas, qui dans le cadre du conflit en cours ont commis des actes répréhensibles du point de vue de l'entreprise, comme le fait d'avoir pris des chaloupes" pour bloquer les accès au port, a expliqué une porte-parole de la SNCM. Ils convoquent des salariés à un "entretien préalable à un éventuel licenciement", selon un document dont l'AFP a eu copie. "Nous vous exposerons les faits qui vous sont reprochés et recueillerons vos explications", stipule le texte.

"Bien entendu, il n'est pas question d'aller" à ces entretiens, a réagi Frédéric Alpozzo, secrétaire général du syndicat CGT des marins à Marseille. "Les salariés défendent leur outil de travail sans casse et sans dégradation. On est sur le respect d'accords passés au sein de l'entreprise, on n'est pas sur des revendications", a-t-il ajouté.

Selon la direction, les emplois seront préservés et le retrait du navire à grande vitesse, qui ramène sa flotte de dix à neuf unités, répond à une demande, adressée également à Corsica Ferries, des autorités niçoises pour limiter les nuisances supportées par les riverains du port situé en centre-ville.

Des représentants des marins avaient été reçus vendredi matin par le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur Michel Vauzelle. "Nous voulions alerter le président de la région sur la situation", avait alros expliqué Frédéric Alpozzo, selon lequel la réunion a notamment porté sur la question des pavillons des compagnies privées et le respect des engagements de l'Etat pour le maintien de l'emploi.

L'objet de la contestation

La CGT, majoritaire chez les marins, accuse la direction d'avoir réduit le nombre des rotations entre Nice et la Corse et d'avoir retiré un navire à grande vitesse (NGV) sur la ligne Nice-Corse, ce qui entraînerait la suppression de 35 postes. La direction a indiqué que ces emplois seront préservés.

Le responsable syndical accuse en outre la direction de la SNCM de vouloir démanteler la compagnie, après l'annonce au journal La Provence par le président du directoire, Gérard Couturier, de la mise en vente du siège de la compagnie dans la cité phocéenne en raison de sa vétusté et du coût de son entretien.

La CGT proteste enfin contre l'armement de navires des compagnies Corsica Ferries et Mobylines au registre international italien, leur permettant, selon elle, de ne pas respecter le droit social français.

L'approvisionnement de la Corse est assuré à environ 80% par les navires de la CMN et par la Corsica Ferries, mais cette nouvelle grève à la SNCM suscite l'irritation des socio-professionnels insulaires.

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