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Des milliers d'usagers de la route, essentiellement des motards, ont manifesté samedi dans toute la France

A Paris, quelque 15.000 manifestants ont manifesté dans l'après-midi du château de Vincennes au Trocadéro, contre les mesures "répressives" prises par le gouvernement dans le but de diminuer le nombre de morts sur les routes.Ils étaient 7.000 à Lyon, 5.000 à Lille, 3.500 au Mans, plus de 1.500 à Nantes et un millier à Marseille.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Un motard participe le 18 juin 2011 à Bordeaux, à une manifestation des usagers de la route. (AFP - Pierre Andrieu)

A Paris, quelque 15.000 manifestants ont manifesté dans l'après-midi du château de Vincennes au Trocadéro, contre les mesures "répressives" prises par le gouvernement dans le but de diminuer le nombre de morts sur les routes.

Ils étaient 7.000 à Lyon, 5.000 à Lille, 3.500 au Mans, plus de 1.500 à Nantes et un millier à Marseille.

Selon le Centre régional d'information et de coordination routières (CRIRC), le quart nord-ouest a vu défiler quelque 10.000 participants à Caen, Rouen, Le Mans, Rennes, Quimper, Chartres et Nantes. Dans le nord-est, environ 5.600 usagers ont occupé le bitume de Strasbourg, Besançon, Belfort et Nancy contre environ 6.500 dans le sud-ouest, notamment à Bordeaux.

"C'est historiquement la première fois que l'ensemble des catégories d'usagers de la route se rassemblent pour dénoncer la politique de sécurité routière", a expliqué la Fédération française des motards en colère ( FFMC).

Les associations dénoncent l'infantilisation des usagers de la route
"Nous manifestons pour réclamer le retrait de toutes les mesures et pour dire aux pouvoirs publics qu'ils arrêtent de nous prendre pour des délinquants de la route", a lancé Jean-Marc Belotti, coordinateur de la FFMC.

"C'est inadmissible que les motards paient le prix de mesures inadaptées", a-t-il poursuivi, appelant à mettre l'accent sur la formation. "Le partage de la route, ça se construit (...). Le gouvernement a créé une politique de sécurité routière anxiogène à l'approche de l'élection présidentielle, alors que le nombre de morts sur les routes a baissé depuis dix ans", estime M. Belotti.

L'Union des usagers de la route (15 fédérations ou associations et des clubs d'utilisateurs) et l'Association française des fournisseurs et utilisateurs de technologies d'aide à la conduite soutenaient l'initiative.

"Si la sécurité routière reste bien sûr un enjeu public majeur, elle ne doit pas servir d'excuse à un harcèlement moral et financier des conducteurs", a estimé l'Union des usagers de la route. Et de conclure: "Les gouvernements doivent remettre en question leur politique uniquement basée sur la répression, qui a démontré son manque d'efficacité". L'Union a parlé de "politique répressive et infantilisante du gouvernement".

L'affaire des radars a mis le feu aux poudres
Samedi, avant le départ du cortège de l'esplanade de Vincennes, la FFMC a diffusé aux manifestants par haut-parleur l'extrait d'un discours de Nicolas Sarkozy en 2007 dans lequel il déclare "scandaleux d'enlever les panneaux" avertissant de la présence de radars.

Après des chiffres de mortalité routière très mauvais sur les quatre premiers mois de l'année (+13 % de morts), le gouvernement a annoncé début mai la suppression des panneaux signalant les radars et l'interdiction des avertisseurs de radars.

A un an de la présidentielle et des législatives, ces mesures ont provoqué une bronca de députés UMP inquiets pour leur réélection. Le gouvernement a finalement cédé aux parlementaires: les panneaux seront remplacés par des "radars pédagogiques" ne sanctionnant pas. Quant aux avertisseurs de radars, ils restent interdits, mais seront "transformés" en "avertisseurs de zones dangereuses".

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