Économie : la privatisation des barrages fait polémique
Les barrages français appartiennent à l'État, mais pourraient être ouverts à la privatisation. Une hypothèse qui fait déjà polémique.
Le plus vaste lac artificiel de France est retenu par l'un des plus grands barrages d'Europe. 123 mètres de haut, 650 mètres de large et une production d'électricité assurée par EDF depuis une soixantaine d'années. Ce édifice est un symbole pour les opposants à la privatisation des barrages hydroélectriques, rassemblés mercredi 8 mai à l'appel d'un collectif de "gilets jaunes". "On manifeste contre la privatisation de nos biens communs, la privatisation des barrages, c'est l'accaparement, comme les autoroutes, de biens publics qui deviennent des monopoles privés", explique José Puki, membre du collectif Ne nous laissons pas tondre.
80% des barrages exploités par EDF
Actuellement, les barrages français appartiennent à l'État. 80% sont exploités par EDF, une position dominante jugée comme irrégulière par la Commission européenne. Elle demande leur ouverture à la concurrence. Sur les 433 concessions gérées par EDF, 150 pourraient être ouvertes à la privatisation d'ici quatre ans. "C'est aberrant que des barrages qui ont 70 ans, dont le coût est amorti, qui ont été financés par le contribuable français, soient cédés à des opérateurs privés au moment où ils sont rentables pour l'État", explique Raphaël Boroumand, économiste spécialiste de l'énergie.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.