Enseignants, lycéens, étudiants et parents d'élèves manifestaient samedi à Paris et dans toute la France
Ils voulent ainsi dénoncer les 16.000 suppressions de postes dans l'Education nationale à la rentrée 2011.
Les défilés ont rassemblé entre environ 15.000 (police) et au moins 28.500 (syndicats) personnes, selon un décompte partiel, portant sur 17 villes, effectué à 17h00 par l'AFP d'après les chiffres fournis aux bureaux en province et à Paris.
Des chiffres en hausse par rapport à la précédente journée d'actions, le 22 janvier, où entre 10.300 (police) et 13.300 personnes (syndicats) avaient été dénombrées.
Les manifestants répondaient à l'appel d'un collectif de 25 organisations, intitulé "L'éducation est notre avenir", composés notamment des principales fédérations de l'Education (FSU, Unsa-Education, Sgen-CFDT), des parents d'élèves de la FCPE, des lycéens de l'UNL ou des étudiants de l'Unef.
Selon le budget 2011, près de 16.000 postes, quasi tous de professeurs, vont être supprimés à la rentrée - 8.967 dans les écoles publiques, 4.800 dans les collèges et lycées publics et 1.533 dans l'enseignement privé - après 50.000 suppressions de 2007 à 2010 (sur environ 850.000 enseignants).
Dans le même temps, il y aura 50.800 élèves de plus, en collèges principalement, selon le ministère de l'Education.
A Paris où plusieurs milliers de manifestantsont défilé entre le métro Luxembourg (Ve arrt) et la Bastille (XIe arrt), on pouvait lire ur une banderole : "D'autres choix sont indispensables. Exigeons une autre politique pour la réussite scolaire et universitaire de tous les jeunes".
"On détruit là où il faudrait construire", a déploré samedi à Toulouse le secrétaire national du PS à l'enseignement supérieur et à la recherche, Bertrand Monthubert, qui participait à une manifestation de près de 2.000 personnes contre "la casse de l'Education".
Sur le terrain, ces nouvelles suppressions provoquent depuis plusieurs semaines mouvements devant les rectorats, occupations d'écoles et grèves dans des établissements du second degré.
Des chiffres contestés
Hausse du nombre d'élèves par classe, problèmes accrus de remplacement, baisse des moyens dont bénéficiaient des établissements innovants accueillant des élèves en difficulté, disparition de certaines formations ou options, le "noyau dur" du système éducatif va être durement touché, prédisent les syndicats.
Les services statistiques du ministère de l'Education prévoient 50.800 élèves de plus à la rentrée 2011, en collèges principalement (33.500 collégiens supplémentaires), du fait de l'arrivée de la classe d'âge du "baby-boom" de 2000. A cela le ministre de l'Education Luc Chatel répond qu'il y a encore aujourd'hui plus d'enseignants pour moins d'élèves qu'en 1990.
Le président socialiste du conseil régional d'Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, et sa vice-présidente communiste chargée de l'éducation, Henriette Zoughebi, ont apporté leur soutien vendredi à la mobilisation samedi contre contre les suppressions de postes dans l'Education nationale. Ils ont souligné que "rien qu'en Ile-de-France, 1.000 postes seront supprimés à la prochaine rentrée dans le second degré, alors que 7.000 élèves supplémentaires sont attendus dans les lycées et collèges".
Les personnels des CIO ont défilé vendredi à Paris
Environ 200 personnels de Centres d'information et d'orientation ont manifesté vendredi à Paris pour protester contre les fermetures et fusions de centres prévues dans plusieurs académies. Les directeurs de CIO et conseillers d'orientation-psychologues se sont dirigés vers le ministère de l'Education nationale, afin d'"exprimer leurs inquiétudes sur l'avenir de leur métier", qu'ils estiment "en sursis", selon l'intersyndicale Snes-FSU, CGT et Sud-Education.
D'après les manifestants, une cinquantaine de CIO, sur près de 600 dans toute la France, sont menacés par des projets de fusion et cinq départs à la retraite sur six ne seront pas remplacés pour des raisons budgétaires. Chaque conseiller travaille en général dans un CIO et plusieurs établissements scolaires.
"Les fusions annoncées se basent sur des raisons financières et ne tiennent pas compte de la réalité du terrain et du public accueilli", a estimé Sophie Boniface, directrice du CIO du XVIIIe arrondissement de Paris. "Cela ne va faire qu'augmenter le nombre d'élèves qui sortent du système scolaire sans qualification".
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