Pourquoi les chauffeurs Uber manifestent-ils ?
Ils protestent notamment contre la baisse de 20% du tarif des courses à Paris.
En colère. Une centaine de chauffeurs Uber ont manifesté, mardi 13 octobre, sur le périphérique parisien, à Porte Maillot et devant le siège de la société, dans le 19e arrondissement, aux cris de "Uber voleur, Uber assassin". Ils protestent contre la baisse des tarifs décidée par le géant américain, qui empoche plus de 20% du prix des courses. Dans le détail, voici ce qu'ils dénoncent :
La baisse de 20% du tarif des courses à Paris
Les manifestants protestent d'abord contre la réduction de 20% des tarifs des courses en VTC Uber X à Paris, annoncée mercredi 7 octobre au Figaro. La plateforme Uber a riposté avec quelques semaines de retard au lancement d'offres promotionnelles de compagnies de taxis parisiennes.
"Selon Uber, explique Le Figaro, la demande, très sensible au prix, devrait augmenter. La plateforme américaine garantit donc à ses chauffeurs le maintien de leur chiffre d'affaires pendant six semaines." Face à cette baisse des tarifs, un certain nombre de chauffeurs estiment qu'ils ne s'en sortent plus.
Le tarif minimum passé de 8 à 5 euros
La société californienne a également réduit le forfait minimum dans la capitale. Auparavant fixé à 8 euros, ce forfait minimum (moins de 3 km dans Paris) est tombé à 5 euros depuis mercredi 7 octobre. "Le nouveau tarif a été annoncé aux chauffeurs 'partenaires' par un simple mail", précise Le Parisien.
L'option Uberpool, qui permet de partager une course
Les manifestants critiquent aussi le lancement de l'option Uberpool qui permet de partager la course avec d'autres clients dont l'itinéraire est proche. D'où une baisse supplémentaire de leurs revenus, affirment-ils. Le journaliste de l'AFP Stéphane Jourdain atteste sur Twitter que cette formule permet de payer moins que le tarif minimal de 5 euros :
Officiellement la course minimum d'Uber est passé de 8 à 5 €. Mais samedi, avec Uber Pool, j'en ai eu pour 4,28€. pic.twitter.com/stjUnOlzHA
— Stephane Jourdain (@s_jourdain) 13 Octobre 2015
L'absence de syndicats, désormais palliée
Les chauffeurs jugent aussi devoir faire front face à la multinationale de la Silicon Valley. "On n'a pas de syndicat, on ne se connaît pas entre chauffeurs, on n'arrive pas à communiquer ensemble. Il nous faut des syndicats pour qu'on puisse s'organiser", explique à l'AFP Juba Yemmi, chauffeur Uber depuis quatre mois.
Un syndicat a été créé, annonce Le Monde. En manifestant à Paris, les chauffeurs Uber ont mené mardi leur première action à l’appel du tout nouveau Syndicat des exploitants de transport des personnes et VTC. Et son porte-parole a rappelé sur France Info les objectifs du syndicat : "défendre les intérêts des chauffeurs VTC car les tarifs pratiqués par la société Uber ne permettent pas de rentrer dans nos frais".
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