En Guadeloupe, 12 millions d'euros de subventions à la régie de l'eau ont été suspendus pour "défaillances" comptables

Cette sanction survient après la sortie d'un rapport, qui révèle "des écarts importants et des lacunes majeures dans la tenue des comptes" du Syndicat mixte de gestion de l'eau et de l'assainissement de Guadeloupe.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le préfet de la Guadeloupe, Xavier Lefort. (Guadeloupe La 1ère)

L'Etat a suspendu en août le versement de 12 millions d'euros de subventions de fonctionnement à la régie de l'eau de Guadeloupe, au service notoirement dégradé, en raison de "défaillances" comptables, a confirmé jeudi 12 septembre le préfet de la Guadeloupe Xavier Lefort. L'explication de cette sanction survient quelques jours après la fuite dans la presse d'un rapport du Conseil national de suivi (CNS), daté du 2 août et que l'AFP a pu consulter. Il révélait "des écarts importants et des lacunes majeures dans la tenue des comptes" du Syndicat mixte de gestion de l'eau et de l'assainissement de Guadeloupe (SMGEAG), ainsi qu'un manque de "48,7 millions d'euros" dans ses caisses.

"Un déficit structurel"

Le 7 juin, le CNS avait déjà "retenu le solde de trois millions d'euros" restant de 2023 et deux millions d'euros sur la première tranche de 2024. Auxquels s'ajoutent sept millions encore à verser, pour un total de 12 millions d'euros suspendus. L'Etat avait auparavant demandé un audit, restitué en janvier 2024, "face aux désordres comptables constatés", a expliqué Xavier Lefort dans son communiqué. Cet audit "a mis en lumière des défaillances nécessitant des actions correctives immédiates, mais les mesures mises en œuvre depuis n'ont pas été conformes aux attentes".

L'Etat a donc donné en août un coup de semonce au syndicat, poursuit Xavier Lefort, précisant que "la réactivité dans la mise en œuvre des corrections nécessaires devrait permettre au SMGEAG de bénéficier des montants prévus". Depuis sa création fin 2021, le SMGEAG connaît "un déficit structurel" lié au regroupement en une seule régie "des opérateurs préexistants", rappelle le préfet. Le syndicat, qui peine par ailleurs à remplir ses obligations opérationnelles, n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP et les autres financeurs du syndicat, notamment la région et le conseil départemental, n'ont pas réagi à l'affaire.

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