Guyane : le poumon vert français pourrait perdre une partie de sa biodiversité dans les prochaines décennies
Dans un dégradé de vert, dense et bruyant, s'étend le plus grand laboratoire de recherche en forêt amazonienne. À 50 kilomètres de Kourou, des tours métalliques enregistrent en temps réel les paramètres météo et les échanges gazeux entre les arbres et l'atmosphère. Juste en dessous, ces données servent aux scientifiques pour mieux comprendre le devenir de la forêt tropicale. C'est le travail de Clément Stahl et Stéphane Traissac, tous les deux appartiennent à l'unité de recherche écologie des forêts de Guyane.
32 degrés, un point de bascule
Les feuilles sont un indice précieux pour mesurer le stress des arbres et leur capacité à résister à quelques degrés de plus. En Guyane, la hausse des températures est déjà supérieure à la moyenne planétaire : + 1.36 °C depuis 1950. "Ce qu'on a pu modéliser actuellement, c'est qu'au-delà de 32 degrés, il y aura une diminution du fonctionnement des arbres et donc une diminution de la croissance", indique Clément Stahl, chercheur en écophysiologie à l'INRAE en Guyane. La forêt tropicale humide de Guyane pourrait perdre dans les prochaines décennies une partie de sa biodiversité, une perte inestimable de sa richesse.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.