Un mur anti-migrants bientôt construit à Calais : "C'est du gaspillage"
Le dispositif sera financé par le Royaume-Uni pour empêcher les migrants de grimper sur les camions à destination du pays. Franceinfo a interrogé le responsable d'une des associations locales de défense des migrants.
Le symbole est "choquant", pour les associations de défense des migrants. Les travaux pour la construction d'un mur à Calais (Pas-de-Calais), destiné à empêcher ces derniers de grimper sur les camions à destination du Royaume-Uni, vont démarrer "très bientôt", a annoncé mercredi 7 septembre le secrétaire d'Etat à l'Immigration britannique.
Financé par le Royaume-Uni, le mur de quatre mètres de haut et un kilomètre de long sera construit le long de la route nationale qui conduit au port de Calais, la RN 216. "C'est un prolongement du dispositif installé le long de la rocade portuaire, explique à franceinfo François Guennoc, vice-président de l'association L'Auberge des migrants. Petit à petit, des grilles ont été construites jusqu'au campement des migrants et même un peu au-delà."
"Ce ne sera pas efficace"
"Jusqu'à présent, des grillages avaient été installés, avec des barbelés au-dessus, poursuit-il. C'est une estimation grossière, mais il y a environ 50 kilomètres de grillages ici autour du port, du tunnel sous la Manche et le gare de Calais-Fréthun. Ce qui est nouveau, c'est que ce soit un mur, qui ne sera pas forcément plus difficile à franchir."
D'un coût de 2,7 millions d'euros, le mur sera construit par les services français de la Direction interdépartementale des routes "de septembre à décembre". "De toute façon, ce ne sera pas efficace, commente-t-il. De toute façon, c'est du gaspillage : on va mettre de l'argent dans la sécurité qui pourrait être mieux utilisé." François Guennoc dresse un parallèle avec la proposition de Donald Trump, candidat à la Maison Blanche, d'édifier un mur à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique.
Le militant associatif prédit que le problème va simplement être "déplacé" : "Les migrants vont juste aller plus loin." "C'est quoi l'étape d'après, interroge-t-il. Construire près de l'autoroute A16, où les véhicules ne roulent pas à 90 mais à 130 km/h ?" François Guennoc met en garde contre un dispositif qui pourrait au final, selon lui, se révéler plus dangereux, aussi bien pour les migrants que pour les automobilistes.
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