Possible arrêt du service Autolib' : les réponses aux questions que se posent les abonnés
Le service de partage de voiture électrique Autolib', disponible à Paris et en proche banlieue, pourrait faire une sortie de route dès le jeudi 21 juin.
Les abonnés au service de voitures électriques Autolib', disponible à Paris et dans certaines villes de proche banlieue, pourraient bientôt ne plus y avoir accès. Jeudi 21 juin, le système pourrait s'arrêter. La ville de Paris et 98 communes de banlieue vont se prononcer ce jour-là sur la résiliation anticipée du contrat qui lie le syndicat Autolib' Vélib' Métropole au groupe Bolloré, qui gère le système. Si le syndicat assure que cette résiliation "ne doit pas peser sur les usagers", plusieurs questions se posent pour les abonnés concernant l'arrêt du service.
Quand le service va-t-il s'arrêter ?
Dans le cas où le syndicat décide de rompre le contrat, un protocole de sortie devra être mis en place, explique à franceinfo le syndicat Autolib' Métropole, qui regroupe 103 communes de région parisienne, dont Paris. Donneur d'ordre, le syndicat mixte affirme cependant ne pas pouvoir donner de calendrier pour le moment, et renvoie la balle sur la société Autolib', filiale du groupe Bolloré, qui est chargée de l'exploitation du service. "Nous appelons à la responsabilité du groupe Bolloré pour que tout se passe pour le mieux, poursuit Autolib' Métropole. Le syndicat fait le maximum pour que ça se passe le mieux possible, et pour que le système ne s'arrête pas du jour au lendemain."
Le groupe Bolloré nous dira combien de temps il lui faudra.
le service communication du syndicat Autolib' Métropoleà franceinfo
L'entreprise et le syndicat mixte sont engagés dans un bras de fer depuis plusieurs semaines, chacun se renvoyant la responsabilité de l'échec financier du service. Du côté du groupe Bolloré, on botte en touche. "Attendons la notification de la résiliation du service", tempère le service communication de l'entreprise, qui pourrait arriver jeudi 21 juin ou le lundi 25 juin au plus tard, selon Marie Bolloré, la dirigeante d'Autolib', interrogée sur Europe 1.
Quant aux éventuelles modalités concrètes de l'arrêt du service pour les usagers, l'entreprise se borne à rappeler les conditions stipulées dans le contrat : "le service s'arrête à la date de résiliation". Autrement dit, si les élus décident de résilier le contrat, tout s'arrêtera du jour au lendemain. Une manière de mettre la pression aux élus, qui devront décider jeudi 21 juin de l'arrêt ou non de la délégation du service au groupe Bolloré.
Les abonnés seront-ils remboursés ?
Encore une fois, chaque partie se renvoie la balle à propos de l'éventuel remboursement de l'abonnement. "Ça serait inadmissible pour les usagers de ne pas bénéficier d'un remboursement", assure le syndicat Autolib' Métropole. Mais selon le groupe Bolloré, ce sera au syndicat mixte de lui dire à quelle hauteur se situerait une éventuelle compensation. "Aujourd'hui, il n'y a pas de discussion sur ce sujet-là", ajoute le groupe.
Y aura-t-il des solutions de remplacement ?
"Il ne s’agira pas de remplacer Autolib’ par un seul acteur, mais par plusieurs qui proposeront des solutions complémentaires", explique le syndicat mixte Autolib' Métropole. Une fois le contrat résilié, l'objectif serait pour le syndicat Autolib' de remplacer les voitures électriques du groupe Bolloré par un autre système d'autopartage, explique le service communication du syndicat. Il cite en exemple de solutions "des trajets intramuros", des trajets vers et depuis la petite couronne, et des locations longue durée pour "partir en week-end".
De son côté, la ville de Paris étudierait des propositions de plusieurs grands constructeurs, tels que Renault et PSA, rapporte Europe 1. Daimler et Volkswagen se positionneraient également. Le syndicat Autolib' Métropole affirme à franceinfo vouloir "mettre des choses en place d'ici la fin de l'année 2018", sans préciser de quoi il s'agit.
Et à quel prix ?
Reste que les conséquences financières de la résiliation ne seront pas négligeables. "Nous étudions la possibilité de récupérer un réseau de bornes de recharges, qui représentent une valeur importante", note le syndicat mixte. Le groupe Bolloré a évalué le coût de l'arrêt du contrat à 150 millions d'euros, comprenant "le transfert de l'ensemble du personnel de la société Autolib'", "la reprise à la valeur nette comptable des biens du service", "le versement d'indemnités sur les contrats en cours" et "la prise en compte des dédommagements commerciaux envers les usagers". Une somme contestée par les communes.
Au final, l'augmentation des coûts dépendra du système qui sera choisi pour remplacer les voitures actuelles. "Il pourra y avoir un équilibre à trouver", estime le syndicat mixte. Le nouvel exploitant pourra, par exemple, s'engager à mettre en place des tarifs sociaux en échange d'un prix un peu plus élevé.
Actuellement, l'abonnement Premium coûte à l'utilisateur 10 euros par mois, précise le site d'Autolib'. La facturation est ensuite de 4,66 euros minimum, pour les vingt premières minutes de conduite, puis de 23 centimes par minute au-delà. Le deuxième abonnement, appelé Prêt à rouler, ne revient quant à lui qu'à un euro par réservation, mais est ensuite facturé au minimum 6,33 euros par trajet et coûte 32 centimes par minute après 20 minutes de réservation.
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