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Immigration : ce qu'il faut retenir du discours de François Hollande

Le président de la République inaugurait lundi le Musée de l'histoire de l'immigration. L'occasion d'un discours très attendu.

Article rédigé par franceinfo
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François Hollande, lors de son discours d'inauguration du Musée de l'histoire de l'immigration, à Paris, le 15 décembre 2014. (YOAN VALAT / REUTERS)

C'était son premier grand discours sur l'immigration, deux ans et demi après son élection. François Hollande a inauguré, lundi 15 décembre, le Musée de l'histoire de l'immigration. A cette occasion, il a fustigé, sans les nommer, ceux qui agitent la peur d'une "dislocation" de la France ou des accords de Schengen. Devant un parterre de plusieurs centaines de personnes, François Hollande a dénoncé dans un discours d'une cinquantaine de minutes un "sentiment de dépossession, entretenu avec malice sinon avec malignité".  Voici ce qu'il faut en retenir.

Sur le vote des étrangers, "rien ne peut se faire sans une révision de la Constitution"

Le chef de l'État s'est de nouveau déclaré "favorable" au droit de vote des étrangers. Mais "rien ne peut se faire sans une révision de la Constitution, ce qui suppose une majorité des 3/5e" au Parlement. Une majorité dont il ne dispose pas et qui suppose "un accord entre les forces républicaines". "A elles de prendre leurs responsabilités", a-t-il conclu ce chapitre de son discours.

Hollande au musée de l'histoire de l'immigration contre les discours de "peur" (FRANCE TELEVISIONS)

A Sarkozy : "Faire éclater Schengen ? Ce serait reculer"

François Hollande s'est aussi implicitement opposé à Nicolas Sarkozy, sans prononcer son nom, jugeant qu'il fallait "défendre" le principe des accords de Schengen qui autorisent la libre circulation des citoyens au sein de l'Union européenne plutôt que de les "faire éclater". "Faire éclater Schengen? Ce serait reculer, rétablir les frontières pays par pays", a fait valoir François Hollande, jugeant au contraire que ces accords avaient "permis à tous les pays d'Europe de s'organiser pour contrôler l'immigration".

Aux futurs immigrés, "toute personne devra apprendre le français"

Un projet de loi sur le séjour des étrangers en France sera discuté au Parlement en 2015. François Hollande a profité de son discours pour annoncer quelques éléments constitutifs d'un "parcours d'intégration". "Toute personne qui arrivera en France, quelles qu'en soient les raisons, devra apprendre le français, être formée aux valeurs de la République, à ses règles, ses usages, ses droits, ses devoirs", a-t-il déclaré. "Ce parcours s'accompagnera de la remise de titres de séjour pluriannuels".

Hollande et immigration : "toute personne devra apprendre le Français" (FRANCE TELEVISIONS)

Pour les étudiants étrangers, "un passeport talents"

En France, chaque année, arrivent 60 000 étudiants étrangers. "C'est une chance extraordinaire", estime François Hollande, qui a rappelé la création des "passeports talents" censés attirer "les meilleurs étudiants et chercheurs du monde entier", et qui leur ouvrent un droit au séjour de 4 ans.

Hollande et l'immigration : étudiants étrangers et chefs d'entreprises (FRANCE TELEVISIONS)

Contre la xénophobie, "rappeler aux Français d'où ils viennent"

Un Français sur quatre est issu de l'immigration, a relevé François Hollande, désireux de "rappeler aux Français d'où ils viennent, quelles sont les valeurs qu'ils portent comme citoyens français et où nous voulons aller ensemble". Le chef de l'Etat a ainsi exhorté à ne pas laisser "la place vide pour des discours qui instrumentalisent la peur de la dissolution, de la dislocation, de la disparition" entretenus par ceux "qui rêvent d'une France en petit, une France en dépit, une France en repli, bref une France qui ne serait plus la France".

Hollande au musée de l'histoire de l'immigration contre les discours de "peur" (FRANCE TELEVISIONS)

Sur l'islamophobie, "des vents mauvais soufflent sur l'Europe"

Le président s'est élevé contre "la peur sciemment installée d'une religion, l'islam, qui, d'une façon inacceptable, est présentée par certains comme incompatible avec la République""Le fait nouveau, ce sont des vents mauvais qui soufflent de plus en plus, pas seulement en France, mais partout en Europe", a-t-il déploré, estimant qu'il fallait "une fois encore reprendre le combat"

 

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