J +1 : les grands enseignements du premier tour
Comment ont voté les villes symboles de la campagne ? Les fiefs des ministres ont-ils résisté ? Quelles sont les stratégies des finalistes pour le second tour ? Toutes nos analyses, au lendemain du premier scrutin.
"Vote de crise", "référendum anti-Sarkozy", "commencement de la bataille". Les résultats définitifs, fournis lundi 23 avril par le ministère de l'Intérieur, placent François Hollande en tête (28,63%), devant le président sortant, Nicolas Sarkozy (27,18%). Quels enseignements peut-on tirer de ce scrutin, où la participation a frôlé les 80% ? Voici une sélection de nos analyses, cliquez sur le titre pour accéder à l'article.
• Cinq infographies pour comprendre le scrutin
François Hollande, candidat pour la première fois à l'élection présidentielle, part favori pour le second tour, avec un score estimé à 54% selon un sondage Ipsos. De son côté, Nicolas Sarkozy enregistre un résultat particulièrement bas pour un président sortant : seul Jacques Chirac a fait pire, en 2002. Retrouvez également dans cet article des infographies sur la percée de Marine Le Pen et la dégringolade de François Bayrou, pourtant "troisième homme" de la précédente présidentielle.
Voici les résultats au premier tour, au niveau départemental et national :
• Un premier tour aux allures de "petit 21 avril"
La fille a fait mieux que le père. Avec 17,9% des suffrages au premier tour de l'élection présidentielle dimanche 22 avril, le score de Marine Le Pen a surpris tout le monde, y compris les éditorialistes de la presse française. Libération parle de "populisme new look", quand Sud Ouest estime que Sarkozy a fait une erreur en menant une campagne "droitière". De son côté, Le Figaro juge que "toute abstention constituerait un coup de pouce au candidat socialiste". Le mot le plus dur vient peut-être des Echos, pour qui Marine Le Pen "a humilié Nicolas Sarkozy".
• Pourquoi Marine Le Pen arrive en tête dans le Gard ?
Alors que la région Languedoc-Roussillon a donné l'avantage à François Hollande avec 26,34% des voix, un département se distingue : le Gard, seule collectivité où Marine Le Pen arrive en tête. La candidate frontiste y recueille 25,51% des voix, contre 24,86% pour Nicolas Sarkozy et 24,11% pour François Hollande. "Le centre de gravité du vote s'est plutôt déplacé dans les zones périurbaines, voire rurales", note Joël Gombin, auteur d'une thèse sur le vote FN en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Mais ce n'est pas la seule explication.
• La montée du Front national inquiète les pays étrangers
Le score de Marine Le Pen n'est pas passé inaperçu hors de l'Hexagone. Le gouvernement de la chancelière allemande Angela Merkel a été le premier à réagir au lendemain du premier tour, par le biais d'un porte-parole : "Ce haut score est préoccupant, mais je suppose que cela va se régler au deuxième tour." Même chose dans une partie de l'Europe de l'Est et en Israël. La presse européenne n'est pas plus rassurée. La Berliner Zeitung (centre gauche) titre ainsi sur "la mauvaise surprise" Le Pen, "une honte pour la démocratie". Revue de presse.
• Florange, Bayonne, Fessenheim… Comment ont voté les villes symboles ?
Usines menacées, villes théâtres de déplacements houleux ou traumatisées par l'affaire Mohamed Merah… Plusieurs villes ont marqué la campagne par les symboles politiques qu'elles ont représentés, fruits d'une stratégie ou de manièreplus accidentelle. Parmi les enseignements que l'on peut tirer : les sites industriels menacés ont sanctionné Sarkozy, mais Hollande n'a pas été épargné par les habitants de Fessenheim, dont il veut fermer la centrale nucléaire. Autre constatation : l'affaire Merah ne semble pas avoir influencé le vote à Toulouse et Montauban, où sept personnes sont mortes sous les balles de l'islamiste.
• Dans les fiefs des ministres, Sarkozy est loin de triompher
"Tout commence ! (…) Dès demain, on reprend la route !" Dimanche soir, devant ses partisans réunis à Paris, Nicolas Sarkozy a affiché sa détermination et appelé à continuer la campagne de terrain, en vue du deuxième tour de la présidentielle. Son message s'adressait aux militants, mais les ténors du gouvernement peuvent eux aussi se sentir concernés : dans leurs fiefs électoraux, le président candidat n'obtient pas forcément des résultats flamboyants. Chez Nathalie Kosciusko-Morizet et Alain Juppé, les électeurs ont préféré François Hollande. Chez Eric Besson, ils ont même mis le Front national en tête.
• Deux semaines avant le second tour : deux finalistes, deux stratégies
Après une nuit presque blanche à écrire et peaufiner leurs professions de foi, qui seront envoyées aux électeurs pour le second tour, François Hollande et Nicolas Sarkozy ont repris leur campagne dès lundi. Le premier direction la Bretagne, avec déambulation et meeting en plein air à Quimper, puis en intérieur à Lorient. Le second en déplacement dans l’Indre-et-Loire, avec rencontre d’agriculteurs et meeting à la clé. Chacun a une stratégie bien particulière : Hollande parie sur la continuité et la dignité ; Sarkozy opte pour une droitisation et une personnalisation de sa campagne. Laquelle s'avèrera payante au second tour ?
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