Cet article date de plus de neuf ans.

Trois Français candidats au jihad condamnés de quatre à dix ans de prison

Originaires du Havre, ils faisaient partie d'un groupe de six personnes arrêtées à Djibouti en 2012. Ils espéraient rejoindre le Yémen ou la Somalie.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La façade du palais de justice de Paris, en décembre 2014. (  MAXPPP)

C'est le premier procès en matière de terrorisme depuis les attentats qui ont touché la France. Trois jeunes Français, soupçonnés d'avoir voulu se rendre au Yémen ou en Somalie en 2012 pour y faire le jihad, ont été condamnés, vendredi 16 janvier à des peines de quatre à dix ans de prison par le tribunal correctionnel de Paris. Dans son réquisitoire mardi, le procureur Nicolas Le Bris avait souligné que "l'actualité récente démontre à quel point" la peur du terrorisme "est justifiée".

Des voyages pour retrouver Aqpa ou les shebabs somaliens

Les trois prévenus, originaires du Havre, faisaient partie d'un groupe de six personnes, dont cinq ressortissants français, arrêtés à Djibouti le 4 avril 2012. Expulsés vers la France, ils avaient profité d'une escale au Caire (Egypte) pour se rendre au Sénégal. Deux des prévenus avaient été placés en garde à vue à leur retour en France, le troisième est toujours recherché et a été jugé en son absence.

Pour le procureur, Djibouti devait servir de "tremplin" pour rejoindre le Yémen et Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) ou les militants islamistes shebabs en Somalie.

Aqpa est l'organisation qui a revendiqué, mercredi dans une vidéo, l'attentat contre Charlie Hebdo. Les shebab somaliens ont, pour leur part, rendu hommage à ses auteurs, Chérif et Said Kouachi, saluant en eux des "héros".

Le principal suspect a disparu

Jugé par défaut, Abdoul M'Bodji, 32 ans, a été condamné à dix ans de prison, avec une période de sûreté des deux tiers. Il fait l'objet d'un mandat d'arrêt, mais on ignore s'il est toujours en vie. Il était connu de la Direction générale du renseignement intérieur (DCRI, devenue depuis DGSI) pour son radicalisme religieux. Il avait également été en contact avec la cellule niçoise du groupe jihadiste Forsane Alizza et a été vu au sein de la "police islamique" de Tombouctou (Mali).

Son frère Sileymanie, 27 ans, décrit comme "plus suiveur dans le processus de radicalisation" par le procureur, a été condamné à six ans de prison. Il avait été interpellé à l'aéroport d'Orly en provenance du Sénégal.

Le troisième prévenu, âgé de 30 ans, a été condamné à quatre ans de prison dont un avec sursis. Il n'a pas fait l'objet d'un mandat de dépôt à l'audience et a donc pu repartir libre. Le parquet avait requis quatre ans de prison et demandé son incarcération immédiate.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.