L'auteur d'une agression contre un homme portant une kippa a été présenté dimanche à un juge d'instruction
Le juge d'instruction doit prononcer sa mise en examen pour tentative de meurtre aggravée. Cet Algérien de 38 ans avait donné des coups de couteau et de barre de fer à un quadragénaire de confession juive qui attendait le tramway vendredi dans le centre-ville.
Un homme qui l'accompagnait, un Français converti à l'Islam, a été mis hors de cause et libéré à l'issue de sa garde à vue. Selon le vice-procureur Thierry Massa, les agresseurs présenteraient des troubles psychiatriques. Selon un témoignage recueilli par la Licra, le suspect soupçonné d'avoir frappé la victime aurait déclaré aux enquêteurs: "C'est à cause de psys juifs que j'ai été à l'hôpital".
Francis Lévy, président du consistoire israélite du Bas-Rhin a annoncé qu'une manifestation silencieuse aurait lieu lundi à 12h30 sur le parvis de la principale synagogue de Strasbourg. Brice Hortefeux a adressé samedi sa "solidarité" et son "soutien" aux Juifs de France.
Maud Nisand, avocate strasbourgeoise de la Licra, qui va se porter partie civile, a déclaré que l'un des suspects avait été par le passé hospitalisé en milieu psychiatrique sur décision d'un médecin juif. Selon Me Nisand, la victime a d'abord reçu une blessure superficielle à l'arme blanche au niveau de l'épaule. Puis elle est tombée à terre, où le deuxième agresseur lui a porté des coups à l'aide d'une barre de fer.
David Pariente, 41 ans, qui quittait un tramway place de l'Homme de Fer, en centre ville de Strasbourg, a été frappé à coups de couteau dans la nuque, ont précisé les pompiers. L'homme blessé, qui avait été hospitalisé, a pu quitter l'hôpital samedi.
Lors de l'arrivée des secours, il "saignait abondamment de la tête", selon des témoignages recueillis par les Dernières Nouvelles d'Alsace (DNA) et publiés sur leur site web. Selon une source proche de l'enquête, l'auteur des coups et son complice souffrent tous deux de problèmes psychiatriques.
Un journaliste des DNA, qui a assisté à l'interpellation de l'un des suspects par une patrouille de policiers à bicyclette, a rapporté que celui-ci portait une "sorte de chéchia" sur la tête.
Réactions unanimes
Le sénateur-maire socialiste de Strasbourg Roland Ries a condamné dans un communiqué un "acte d'une rare violence", indiquant que "les premiers éléments de l'enquête font état d'une agression à caractère antisémite, commise par un déséquilibré".De son côté l'un des chefs de file de l'opposition (UMP) au conseil municipal, Robert Grossmann, a dénoncé une "agression ignoble et indigne" et un acte "doublement odieux puisqu'il est le fruit de relents racistes et antisémites".
"Il s'agit bien d'une agression antisémite", a déclaré à l'AFP Pierre Lévy, délégué régional du Conseil représentatif des institutions juives de France. Le parquet s'est refusé dans un premier temps à tout commentaire sur le caractère antisémite ou non de l'agression.
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