L'homme qui a fauché sous l'emprise de stupéfiants un gendarme, lundi à Thélus, a été placé en détention provisoire

Le chauffard de 27 ans a indiqué avoir consommé du "speed, une drogue dure" affectant la vigilance, les réflexes et l'appréciation des distances, selon la procureure de Béthune Brigitte Lamy, jeudi. Devant les assises, il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Le gendarme de 49 ans est toujours dans le coma et son pronostic vital engagé.

Le chauffard, déjà connu des forces de l'ordre pour excès de vitesse et refus d'obtempérer, a été mis en examen jeudi pour "tentative d'homicide volontaire". Son placement sous mandat de dépôt a été requis par le parquet, a précisé Brigitte Lamy.

Deux autres hommes également interpellés mardi soir à Vélu, un village proche de Bapaume, ont été mis en examen pour "destruction de preuve" et placés sous contrôle judiciaire. Ils s'étaient rendus avec le principal suspect dans une casse de la Somme pour y déposer la voiture, qui allait être détruite.

Le principal suspect a assuré avoir vu l'adjudant de 49 ans "au dernier moment" car son pare-brise était sale et en raison des rayons du soleil. Il ne s'est pas arrêté car il avait vu dans son rétroviseur qu'un collègue du militaire allait appeler les secours, a rapporté la procureure Lamy. Sa vitesse venait d'être mesurée à 144 km/h, sur une portion limitée à 90 km/h.

Or, le témoignage d'un automobiliste qui venait d'être dépassé par le chauffard indique qu'il n'a ni freiné, ni tenté de manoeuvre d'évitement. "Il ne pouvait pas ne pas le voir (..). Il a voulu passer à tout prix", a poursuivi Brigitte Lamy, qui a estimé que le gendarme avait donc été percuté "volontairement".

Le suspect, qui faisait l'objet d'une suspension de permis, avait déjà été contrôlé à 140 km/h au mois de mars à l'endroit même des faits, situé sur la RN17, et avait pris la fuite.