Cet article date de plus de treize ans.

La Cour des comptes distribue dans son rapport 2011 nombre de bonnets d'ânes et d'avertissements

Les remarques les plus dures de la Cour des comptes concernent le Port de Marseille, l'emploi des fonctionnaires territoriaux ou la grippe H1N1. Pour la première fois des bonnets d'ânes sont décernés aux mauvais gestionnaires des deniers publics.Les multirécidivistes restés sourds aux précédents avertissements ont désormais droit à un "feu rouge".
Article rédigé par France2.fr
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Didier Migault, Premier président de la Cour des Comptes, lors de la remise du rapport, le 17/2/11 (AFP/Fred Dufour)

Les remarques les plus dures de la Cour des comptes concernent le Port de Marseille, l'emploi des fonctionnaires territoriaux ou la grippe H1N1. Pour la première fois des bonnets d'ânes sont décernés aux mauvais gestionnaires des deniers publics.

Les multirécidivistes restés sourds aux précédents avertissements ont désormais droit à un "feu rouge".

Le changement dans les appréciations marque la volonté de clarification de son nouveau Premier président, Didier Migaud, successeur de Philippe Séguin, brutalement décédé en janvier 2010.

Trois organismes ou programmes relèvent de ses "urgences à fort enjeu": le port de Marseille, le système informatique de l'Etat Chorus, ainsi que le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT).

Si la cour se montre "résolument constructive" dans ses recommandations, a déclaré Didier Migaud, "elle est aussi énergique et tenace" quand les corrections attendues "tardent à venir".

Pour les sages de la rue Cambon, les "conflits sociaux incessants" sont la cause de l'"insuffisante fiabilité" du port de Marseille. Ils relèvent notamment les 12h de travail hebdomadaire des grutiers et leur rémunération de 3.500 à 4.500 euros nets, gonflés de "gratifications illégales".

Un chantier informatique kafkaien

Un des gros points noirs, c'est Chorus, qui devait réunifier le patchwork des systèmes informatiques de gestion administrative. Un grand oeuvre aux allures kafkaiennes qui entraîne début 2010, 6 milliards d'euros de retards de paiement qui ont affecté la totalité des programmes du ministère de la Défense.

Quant au fonctionnement du CNFPT, un organisme chargé de l'emploi et de la formation des agents des collectivités territoriales, il a été marqué pendant de longues années par la "persistance de graves anomalies de gestion", dénoncent les magistrats financiers.

Rappel à l'ordre aussi sur la situation d'ensemble des finances publiques: le gouvernement est prié d'annoncer "rapidement" de plus "amples réformes" pour respecter ses engagements de réduction du déficit public.

Les dernières décisions vont dans le bon sens, estime la Cour, mais sans un effort supplémentaire significatif, l'objectif d'un déficit public ramené à 3% du produit intérieur brut (PIB) en 2013 restera, selon elle, hors d'atteinte.

Didier Migaud, explique être "interrogatif (sur ce qui se passera) au-delà de 2011, tout en reconnaissant que les 6% de déficit programmés cette année peuvent être "atteints". Il pointe une nouvelle fois les niches fiscales.

Egalement à l'honneur de la politique social et de l'emploi, la prime pour l'emploi, censée inciter au retour à une activité professionnelle est jugée trop "complexe", "faiblement incitative", "de plus en plus confuse" et mal pilotée.

Grippe H1N1: dispositif trop coûteux

Un "feu rouge" est adressé à la campagne de lutte contre la pandémie de grippe H1N1 qui affiche "un bilan décevant" avec un coût de plus de 11 euros par personne vaccinée. L'"organisation dispendieuse" ont fait déraper les dépenses qui ont atteint selon la Cour 662,6 millions d'euros contre 510 millions annoncés par le ministre de la Santé.

En outre-mer, les départements ultramarins "n'atteignent pas leur objectif" en dépit d'aides deux fois plus importantes qu'en métropole.

Parmi les curiosités, la Cour note l'aptitude des contrôleurs aériens qui ne fait toujours pas l'objet d'une surveillance. Un problème auquel il faut remédier "sans tarder".

lire aussi :

Voir : Le rapport 2011 de la Cour des comptes

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.