La dirigeante socialiste s'est efforcée mercredi de tisser les liens avec le monde agricole "abandonné" selon elle
Après Nicolas Sarkozy qui a inauguré samedi matin le 48e Salon de l'agriculture et le passage très remarqué de , la Première secrétaire du PS a elle aussi fait le déplacement auprès d'un monde paysan, majoritairement à droite.
Ce Salon a lieu dans un contexte difficile pour de nombreux agriculteurs, éleveurs notamment.
Contrairement à 2010, Nicolas Sarkozy a inauguré le Salon cette année
Le chef de l'Etat a multiplié récemment les déplacements en zones rurales pour tenter de retrouver du crédit auprès des agriculteurs, qui avaient à 87% une bonne opinion de lui après son élection en 2007, pour seulement 32% d'opinions favorables en mars 2010.
Depuis, le travail de reconquête du chef de l'Etat semble porter ses fruits, 51% des agriculteurs ayant un avis favorable sur le chef de l'Etat, selon un récent sondage Ifop.
En compagnie du ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire, le chef de l'Etat a visité durant plus de deux heures samedi le hall principal du Salon où il a été sollicité par des éleveurs inquiets, dont il a écouté les doléances.
"Il faut absolument revoir les prix à la production, sinon on va mourir", lui a dit l'un d'eux, tandis que d'autres pressaient de questions Nicolas Sarkozy. Le chef de l'Etat, qui n'avait pas inauguré l'an dernier le Salon, ce que nombre d'agriculteurs lui avaient reproché, a débuté sa visite par le hall des animaux.
Devant le flot de questions d'éleveurs, qui arboraient des tee-shirts rouges sur lesquels était écrit en blanc "les producteurs de viande bovine en colère", Nicolas Sarkozy a tenté de les rassurer: "On est 6 milliards d'individus sur terre, on sera bientôt 9 milliards, on aura toujours besoin de vous. Vous ne disparaîtrez pas, vous continuerez à exister mais pas de la même manière". Le chef de l'Etat s'est attardé auprès des éleveurs dans le hall 1, prenant le temps de goûter les produits, de poser pour des photos ou de signer des autographes.
"Il est resté une quinzaine de minutes avec nous, on l'a senti plus à l'écoute", a fait remarquer Ludovic Madec, qui exploite un troupeau de 90 bovins à viande dans le Finistère.
Le temps aussi d'écouter les inquiétudes des agriculteurs, comme sur la question des suicides -l'un d'eux a regretté une "omerta" en décalage avec la "surmédiatisation" des suicides de France Télécom-, ou les relations avec les banques à propos des échéances de dettes. "On a pris la crise du siècle, on me critique mais enfin il fallait bien quelqu'un qui agisse", a dit Nicolas Sarkozy, reprenant un credo habituel.
Le modèle alimentaire français en vedette de l'édition 2011
Menus structurés, trois repas par jour : le modèle alimentaire français, souvent montré en exemple, est à l'honneur de ce Salon international de l'agriculture où plus de 650.000 visiteurs sont attendus jusqu'au dimanche 27 février. Au moins 1000 exposants, originaires de 22 pays, présentent produits et savoir-faire, chaque jour de 9h à 19h.
Le Salon s'articule autour de 4 thématiques: les animaux (pavillons 1 et 4), la gastronomie (pavillons 3 et 7), la filière végétale (pavillon 2) et les services et métiers de l'agriculture (pavillon 3).
Des dégustations de produits du terroir et de vin sont proposées et plus de 330 races d'animaux représentées (vaches, chevaux, chèvres ou cochons mais aussi animaux de compagnie). Parmi elles, la Vosgienne, une race de vaches de seulement 5000 têtes en France, représentée à Paris par la sémillante Candy qui orne de son minois les affiches du Salon 2011.
Nouveautés cette année: les visiteurs peuvent découvrir un village dédié au tourisme rural et équestre et un pavillon sur la vigne et le vin.
Les jeunes visiteurs choyés
Pour les plus jeunes, les organisateurs proposent un parcours thématique mêlant ateliers culinaires, dégustations, jeux, spectacles et animations quotidiennes, où ils peuvent par exemple apprendre à nourrir les animaux, tester un simulateur de pêche ou assister à l'éclosion de poussins en direct.
Mardi, sur le stand du ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation, une cinquantaine d'enfants, dont ceux de la Fondation Apprentis d'Auteuil, ont eu l'honneur de recevoir la visite du chef trois étoiles Alain Passard et de son jardinier pour découvrir les légumes de leur potager. Parmi eux, des spécimens rares et oubliés, pour tout dire intrigants, mais qui, une fois passés entre les mains du chef, donnent la pleine mesure de leur pouvoir de séduction.
Au menu de la dégustation, un velouté de céleri rave mousseux, un duo radis noir-betterave, d'audacieux macarons chocolat-topinambour. Parmi le jeune public encore sceptique, certains ont vraiment apprécié et compris que manger des légumes cultivés sans engrais, consommés en respectant les saisons et préparés avec inspiration, ce n'est pas une punition. Il leur reste à le faire savoir.
Autre animation phare, le concours général agricole se déroule sur plusieurs jours, avec une partie dédiée aux animaux, où participent 850 éleveurs pour 6 espèces animales représentées (ovins, ovins, caprins, porcins, équins et canins), et une partie produits et vin avec plus de 18.000 échantillons concourant.
Deux nouveaux produits participent au concours 2011: les saucisses de Montbéliard et de Strasbourg.
Autre concours, le Meilleur Ouvrier de France (MOF) Fromager fait étape cette année au SIA, le 22 février, pour deux épreuves: la découpe et la création d'une oeuvre sur le thème: "paysages de fromages d'ici et d'ailleurs".
Les écolos se rappellent au bon souvenir de Sarkozy
L'an dernier, Nicolas Sarkozy avait soulevé l'indignation des défenseurs de l'environnement après avoir appelé à une révision de l'impact des mesures environnementales en agriculture face à la concurrence des pays voisins. "Ca commence à bien faire", avait lancé le chef de l'Etat à propos des questions d'environnement.
Les écologistes se sont rappelés au monde agricole. A quelques jours du Salon, France Nature Environnement (FNE) a lancé une pour dénoncer les OGM, la prolifération d'algues vertes et la dangerosité des pesticides pour les abeilles. "Provocation", "scandale": le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire n'a pas mâché ses mots pour condamner "le vieux refrain agriculteur = pollueur".
Salon international de l'agriculture - parc des expositions de la Porte de Versailles
L'entrée au Salon coûte 12 euros en plein tarif et 6 euros pour les étudiants et les enfants (6 à 12 ans), et pour la nocturne du vendredi 25 à partir de 19h.
Entrée gratuite pour les moins de 6 ans.
Voir:
>> France Télévisions au Salon international de l'Agriculture
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