Un repreneur pour l'usine Lejaby d'Yssingeaux
Laurent Wauquiez, secrétaire d'Etat et maire UMP du Puy-en-Velay, a annoncé aujourd'hui la reprise de l'usine de lingerie Lejaby par un maroquinier d'Auvergne.
"On change un tout petit peu de secteur." C'est un maroquinier qui va reprendre l'usine de sous-vêtements Lejaby, à Yssingeaux (Haute-Loire), a annoncé Laurent Wauquiez, mercredi 1er février.
"Le choix qu'on a fait, c'est de partir sur de la maroquinerie de luxe", a annoncé le secrétaire d'Etat à la Recherche et à l'Enseignement supérieur, également maire du Puy-en-Velay, devant les salariés. Les 93 employés de l'atelier "pourront conserver leur emploi".
Vendredi, il avait annoncé être en contact "avec neuf repreneurs industriels" dont trois "très sérieux". Il était revenu lundi dans l'atelier pour dire qu'il y travaillait toujours activement.
Un entrepreneur "de chez nous"
Le repreneur, Vincent Rabérin, est "quelqu'un de chez nous", a poursuivi Laurent Wauquiez, aux côtés du maroquinier. Selon Le Progrès, ce dernier est originaire d'Yssingeaux. Il est le patron de Sofama, une PME installée dans l'Allier qui compte quelque 200 salariés. "Spécialisée dans la maroquinerie de luxe, elle sous-traite pour Vuitton et Chanel, entre autres", poursuit le quotidien régional, selon lequel l'activité devrait reprendre au 1er mars.
Le numéro un mondial du luxe, LVMH, s'est engagé à fournir à Sofama, "au cas où sa proposition aboutirait, un plan de charge de plusieurs années, assurant le maintien des emplois sur place", a indiqué mercredi le groupe de Bernard Arnault dans un communiqué.
L'investissement dans de nouvelles machines devrait s'élever à quelque 2 millions d'euros, rapportent Les Echos. Avant toute reprise d'activité, les ouvrières de Lejaby devront être formées à travailler la maroquinerie pendant six mois à un an, poursuit le quotidien économique.
Plus de 160 salariés restent menacés de licenciement
Toujours selon Le Progrès, Laurent Wauquiez a obtenu le report de la date du licenciement des salariés d'Yssingeaux à fin février.
Mais le sort des autres salariés de Lejaby n'est pas encore scellé. Sur les 450 employés, seuls 195 sont maintenus à leur poste par le repreneur de la société en liquidation, Alain Prost. Quelque 162 salariés sont donc menacés de licenciement, notamment au siège de Rillieux-la-Pape (Rhône). "Les autres repreneurs sont toujours les bienvenus et pourront être réorientés sur les autres sites", a affirmé Laurent Wauquiez.
Depuis une douzaine de jours, les salariés occupaient le site d'Yssingeaux pour protester contre la reprise de Lejaby par Alain Prost, choisi par le tribunal de commerce de Lyon le 18 janvier. Le repreneur a décidé de fermer sa dernière usine dans l'Hexagone, celle d'Yssingeaux, préférant sous-traiter sa production en Tunisie.
"Ne pas laisser tomber" Lejaby à trois mois de la présidentielle
Vers 13h30, sur Twitter, Laurent Wauquiez avait ménagé le suspense : "En route vers le site Lejaby à Yssingeaux, à la demande du Président. Une bonne nouvelle à y annoncer..."
Nicolas Sarkozy avait assuré dimanche, lors de son allocution télévisée, qu'il ne laisserait "pas tomber les gens de Lejaby", conscient de l'impact qu'aurait une nouvelle fermeture d'usine à trois mois de l'élection présidentielle. Les Echos notent par ailleurs que "son ami Bernard Arnault s'est impliqué personnellement dans le dossier".
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