Le chef de l'Etat a défendu "sans remords", lundi, la fusion controversée, et salué les agents de Pôle emploi
Nicolas Sarkozy s'exprimait devant 1.700 dirigeants de Pôle emploi au Parc des expositions à Paris.
Tous les syndicats de Pôle emploi, dont les plus modérés, dénoncent les difficultés, surtout matérielles (bureaux, informatique), de la fusion, et réclament plus d'effectifs face à l'afflux de chômeurs liés à la crise. Il y a déjà eu plusieurs grèves.
Face aux demandes persistantes d'effectifs supplémentaires émanant des syndicats pour répondre à la hausse du chômage, Nicolas Sarkozy a déclaré qu'il n'était "pas fermé" à des renforts temporaires en CDD "dans les régions où la situation est la plus tendue". Mais il refuse l'idée de renforts "définitifs" au-delà de la fin de la crise. Les régions concernées sont Franche-Comté, Poitou-Charentes, Centre.
Le nombre de demandeurs d'emploi que les conseillers doivent aider atteint un record de plus de 94 personnes par conseiller, selon la direction, contre des objectifs de 30 à 60 affichés par le gouvernement quand il a décidé la fusion.
"Il est normal d'appuyer Pôle emploi face à la crise", a dit Nicolas Sarkozy. "Mais quand celle-ci sera derrière nous, c'est-à-dire quand le chômage baissera, il sera également normal d'en tirer les conséquences et que les effectifs reviennent à leur niveau d'avant la crise", a-t-il ajouté. Pour cette raison, il a précisé que les moyens que le gouvernement était prêt à examiner pour renforcer les missions de Pôle emploi dans les régions les plus tendues devaient inclure des recrutements en CDD (contrats à durée déterminée) ou un appel plus important aux opérateurs privés de placement.
Pôle emploi a été créé en 2008 à partir de la fusion entre les Assedic et l'Agence nationale pour l'emploi (ANPE). Ce service, dont les effectifs ont été accrus de 1.840 salariés en CDI puis de 500 CDD ensuite titularisés, compte quelque 48.000 salariés.
La fusion ANPE-Assedic n'est "pas une lubie", "ce n'est pas du Meccano administratif", a martelé Nicolas Sarkozy à la tribune non loin du directeur général Christian Charpy. Il a assuré n'avoir "pas de remords sur cette réforme" visant à apporter plus de "simplicité" aux demandeurs d'emploi, dont un interlocuteur et un lieu uniques.
"Grâce à la fusion, nous pourrons mettre en 2010 1.300 agents de plus en contact avec le public", a-t-il assuré lundi, en présence de la ministre et du secrétaire d'Etat chargés de l'Emploi Christine Lagarde et Laurent Wauquiez.
Souhaitant le déploiement d'ici fin 2009 des sites mixtes réunissant ex-ANPE et ex-Assedic, le chef de l'Etat a démenti toute "marche forcée".
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