Le détenu qui retenait un surveillant depuis vendredi matin à la prison de Poissy (Yvelines), s'est rendu sans violence
"Les négociations ont duré deux heures et demi. Cela n'a pas été compliqué. Le preneur d'otage, Francis Dorffer, était très calme", a commenté le patron de l'unité d'élite de la police, le Raid.
Francis Dorffer, 27 ans, condamné pour avoir tué et égorgé un codétenu à la fourchette en 2003, en était à sa quatrième prise d'otage.
Il purge une peine de 30 ans de réclusion assortie de 20 ans de sûreté.
La prise d'otage a commencé vers 8h45 à la sortie des douches. Francis Dorffer s'est alors enfermé dans sa cellule avec un surveillant. Il a demandé à discuter avec un surveillant "gradé" de l'établissement qu'il connaissait, selon une source syndicale. Les discussions ont ensuite été menées par le Raid. Le surveillant n'a pas été blessé.
Selon des sources syndicales, Francis Dorffer, 27 ans, a demandé à être transféré dans l'est de la France pour se rapprocher de sa famille. C'était déjà sa revendication, quand il avait retenu un psychiatre en avril 2010 à la prison de la Santé, à Paris, pour sa troisième prise d'otage en détention. Il avait libéré le médecin au bout de 5 heures et s'était rendu sans violence.
Auparavant, il avait séquestré un surveillant durant cinq heures en novembre 2009 à Clairvaux (Aube), également pour réclamer son transfèrement, ainsi qu'une psychiatre en novembre 2006 à Nancy, pour dénoncer ses conditions de détention.
Du fait de ses antécédents, il est inscrit au fichier des "détenus particulièrement signalés" (DPS), qui répertorie les détenus considérés comme présentant des risques pour l'ordre et la sécurité, a-t-on précisé de source syndicale.
Placé en foyer dès l'adolescence, objet d'une première condamnation pénale à l'âge de 17 ans, Francis Dorffer a été condamné à plusieurs reprises pour viol, violences, homicide volontaire et prise d'otage. En 2009, son avocat, Me Thomas Hellebrand, le décrivait comme un "enfant de la maison d'arrêt", qui a "reçu l'éducation que les maisons d'arrêt dispensent".
"Il a été beaucoup transféré ces derniers temps... J'avais l'impression que ça se passait mieux, que son conflit avec l'administration pénitentiaire s'était apaisé. Il était en train d'écrire un livre", a déclaré vendredi Me Hellebrand.
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