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Le niveau du chômage est alarmant dans les quartiers les plus pauvres, selon un rapport publié jeudi

Le chômage touche 43% des jeunes actifs et 37% des jeunes actives, selon le rapport de l'Observatoire national des Zones urbaines sensibles (Onzus) remis au ministre de la Ville Maurice Leroy.Sur une population active potentielle de 250.000 jeunes entre 15 et 24 ans, 100.000 sont au chômage, a détaillé la présidente de l'Onzus, Bernadette Malgorn.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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Un immeuble de Montfermeil (octobre 2010) (AFP / Bertrand Guay)

Le chômage touche 43% des jeunes actifs et 37% des jeunes actives, selon le rapport de l'Observatoire national des Zones urbaines sensibles (Onzus) remis au ministre de la Ville Maurice Leroy.

Sur une population active potentielle de 250.000 jeunes entre 15 et 24 ans, 100.000 sont au chômage, a détaillé la présidente de l'Onzus, Bernadette Malgorn.

Le taux de chômage, qui était de 16,9% en 2008, est monté à 18,6% en 2009, dans les 751 quartiers retenus par les pouvoirs publics comme cibles prioritaires de la politique de la ville.

Il est au-dessus des 17,2% enregistrés en 2003 quand était mise en place la loi d'orientation et de programmation pour la ville et la rénovation urbaine, destinée à réduire les inégalités en banlieue sur cinq ans.

Les femmes d'origine étrangère plus touchées
Les jeunes diplômés sont touchés par le chômage pour la première fois depuis 2003, alors que, ces dernières années, le diplôme les protégeait, souligne le rapport, relevant une situation "particulièrement difficile" pour les femmes d'origine étrangère.

Les Zus (zones urbaines sensibles) "sont des territoires où les Français nés de parents français sont nettement sous-représentés", explique le rapport. En Île-de-France, "certains quartiers sont caractérisés par une très forte proportion de populations d'origine étrangère".

Alors que l'inactivité des femmes est en baisse, une femme née à l'étranger de parents étrangers "a quatre fois moins de chances d'être en emploi lorsqu'elle habite en Zus", relève le rapport.

Les Zus concentrent la pauvreté
Conséquence : ces quartiers concentrent deux fois plus d'allocataires des minima sociaux, deux fois plus de personnes vivant sous le seuil de pauvreté et trois fois plus de bénéficiaires de la Couverture maladie universelle (CMU) que dans le reste du territoire.

Le revenu fiscal moyen de la population des Zus en 2007 s'élevait à 60% de celui de leur unité urbaine, et dans les quartiers les plus modestes à seulement 50%.

En introduction du rapport, Mme Malgorn écrit que "chaque année, 7% des habitants quittent le quartier et sont remplacés par de nouveaux habitants, généralement en situation de précarité accrue par rapport aux partants".

Un point positif: la hausse des réussites aux examens
En ce qui concerne la délinquance, si les atteintes aux biens ont diminué de 15%, celles aux personnes ont augmenté de 7,1%.

Le rapport note une évolution positive dans le domaine de l'éducation: les redoublements ont diminué dans les classes et la réussite a augmenté au brevet et au bac pour les 400.000 élèves des collèges et lycées des Zus, même si les taux restent encore inférieurs à la moyenne nationale.

A la remise du rapport, le ministre de la Ville a annoncé la mise en place d'un groupe de travail présidé par le député UMP de Seine-Saint-Denis, Eric Raoult, chargé de lui faire des propositions "sur l'emploi et le développement économique".

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