Le parlement du PS lance sa rénovation
Le Conseil national du PS a approuvé samedi, à la quasi-unanimité, un questionnaire portant sur la rénovation du partiLe Conseil national du PS a approuvé samedi, à la quasi-unanimité, un questionnaire portant sur la rénovation du parti
Il prévoit notamment des primaires ouvertes et le non-cumul des mandats, qui sera soumis au vote des militants le 1er octobre.
Réuni à la Mutualité, le parlement du parti a voté avec 251 voix pour, 5 contre, et une abstention, en faveur du questionnaire, élaboré par une commission dirigée par le député Arnaud Montebourg, chargé de la rénovation.
Douze questions seront posées aux militants proposant cinq chantiers de rénovation portant sur l'organisation de primaires ouvertes pour le choix du candidat des socialistes à la présidentielle de 2012, le non-cumul des mandats, la création d'une "autorité indépendante" pour le respect des règles éthiques, l'instauration de la parité dans toutes les instances du parti et l'assouplissement des règles d'adhésion.
De son côté Malek Boutih, membre du Bureau national, qui avait soutenu Ségolène Royal au Congrès de Reims, a proposé une motion alternative proposant "la création d'un nouveau parti" par "un congrès fondateur en juin".
Il faut "améliorer" les règles du PS, "éviter le conflit de légitimité " et éviter "d'organiser notre suicide collectif sur toutes les chaînes de télévision", a lancé le député Arnaud Montebourg alors que la polémique sur les fraudes présumées lors de l'élection de Martine Aubry est relancée. En matière de "règles éthiques", il a proposé "la naissance d'une autorité indépendante, incontestée" et "capable de faire unanimité" pour "trancher en dernier ressort" toute question en rapport avec la "violation des règles" du parti.
Question d'éthique...
Selon lui, il s'agira d'une "forme de justice indépendante" du PS "pour faire en sorte que la menace qu'on utilise la justice contre le parti ne soit pas efficace", a-t-il expliqué alors que Ségolène Royal a évoqué la possibilité d'une saisine des tribunaux contre les fraudes présumées. "Nul ne pourra plus dire que le vote a été insincère ou truqué", c'est "l'honneur du premier parti de gauche", a-t-il dit.
Le principal chantier de rénovation, a poursuivi le député, ce sont des "primaires ouvertes", "une réponse stratégique à L'UMP" et un "désir d'unité de notre électorat". Deux questions seront posées aux militants: "désignation du candidat des socialistes" à la présidentielle ouverte aux "citoyens", et également aux "autres formations de gauche" qui le souhaitent. Par ailleurs, "le PS doit marcher vers un mandat unique pour l'ensemble de ses parlementaires d'ici 2012", a indiqué M.Montebourg, en annonçant qu'en 2011 il mettra lui-même fin à son mandat de président de Conseil général.
Les députés et sénateurs PS devront faire "un choix au moment de leur renouvellement" aux prochaines sénatoriales et législatives, a-t-il dit. Les mandats successifs des présidents d'exécutifs locaux seront limités à trois.
Aubry prend la parole
Martine Aubry, première secrétaire du PS, a lancé samedi devant le Conseil national du parti: "Je voudrais vous dire à l'occasion cette année du 150e anniversaire de Jaurès, je ne laisserai pas abîmer ce parti, je ne laisserai pas abîmer le Parti socialiste de l'intérieur, je ne laisserai pas le Parti socialiste insulter de l'extérieur. Sachez-le, mes chers camarades".Une allusion au livre brûlot écrit par deux journalistes, très critique sur le PS et qui ravive les soupçons de fraudes sur son élection en novembre 2008 contre lesquelles Ségolène Royal a évoqué une saisine en justice. "Bien sûr, il faut que nos élections internes soient indiscutables et irréprochables", a-t-elle concédé, avant d'ajouter: "Je le dis assez solennellement: le parti est notre bien commun".
"Un grand parti ne peut pas fonctionner si chacun estime n'avoir aucune obligation à l'égard de son parti. Quand j'entends certains de mes camarades, j'ai l'impression qu'ils ont tous les droits et aucune obligation", a-t-elle affirmé.
Elle a ironisé sur le fonctionnement de l'UMP et l'élection de son patron. "C'est plus facile à l'UMP. Il y avait un candidat Xavier Bertrand et un électeur, Nicolas Sarkozy. C'est vrai que la commission de récolement était plus facile que chez nous".
"Au moment où nous parlons beaucoup de livres ces derniers temps, je voudrais vous parler d'un grand livre, le grand livre que nous allons construire ensemble, celui de notre projet, le grand livre qui doit nous amener à l'alternative. Il comprend deux chapitres: un sur la refondation de nos idées et un autre sur la refondation du PS, nous allons commencer à l'écrire ce matin", a assuré Mme Aubry.
Réaction
Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP, a raillé le PS qui a réuni son parlement pour débattre et voter "sur sa petite cuisine interne" pendant que "la crise frappe le pays".
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