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Le sacro-saint classement de sortie de l'ENA pourrait être enterré l'an prochain.

Le gouvernement a décidé de supprimer le classement de l'ENA, après une tentative ratée en mai. Cette suppression est souhaitée par Nicolas Sarkozy depuis janvier 2008.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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  (JACK GUEZ / AFP)

Le gouvernement a décidé de supprimer le classement de l'ENA, après une tentative ratée en mai. Cette suppression est souhaitée par Nicolas Sarkozy depuis janvier 2008.

Selon le président de la République, les classements de sortie "rigidifient l'entrée dans la carrière". Pour y remédier, François Sauvadet, ministre de la Fonction publique, a indiqué qu'il présenterait en décembre "dans le cadre de l'examen du projet de loi sur les agents non titulaires (de la Fonction publique) un amendement identique à celui déjà adopté par le Parlement", faisant référence au texte annulé en mai.

Une disposition législative au printemps dernier avait buté sur la censure du Conseil constitutionnel, qui avait invoqué un "cavalier législatif", c'est-à-dire une disposition sans rapport avec le projet de loi présenté. Le gouvernement avait alors fait valoir que le Conseil s'était prononcé uniquement sur la forme, mais pas sur le fond.

La loi s'appliquerait "pour les élèves qui sortiront fin 2014" de l'Ecole nationale d'administration. Actuellement, le classement de sortie permet aux quinze premiers d'une promotion de choisir leur affectation parmi les trois grands corps de l'Etat ouvrant de belles perspectives de carrière : Cour des comptes, Inspection générale des Finances et Conseil d'Etat.

Dans le nouveau système, l'étudiant proposerait son dossier de façon "anonyme" au corps ou au ministère qu'il souhaite intégrer. L'examen des CV et la décision de convoquer à un entretien se ferait de "manière collégiale". Puis une commission indépendante "croiserait les préférences" des deux parties et déciderait de l'affectation du jeune énarque. "Le système garantit les conditions du recrutement", a assuré M. Sauvadet, répondant aux critiques de ceux qui craignent, en cas de suppression du classement, un manque de transparence ou une reproduction sociale.

Pour la présidente de l'association des anciens élèves de l'ENA, Christine Demesse, "le classement de sortie est aujourd'hui le processus de sélection le plus objectif et le supprimer n'est pas la bonne solution". "Si cela doit se faire, il faut prévoir des garde-fous pour éviter la reproduction des élites ou la spécialisation par filière", estime-t-elle, doutant que le nouveau système permette de respecter l'anonymat dans la procédure de recrutement.

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