Le Sénat lève l'immunité parlementaire de Jean-Noël Guérini et Robert Navarro
Le bureau du Sénat a décidé de lever l'immunité parlementaire des sénateurs Jean-Noël Guérini (PS, Bouches-du-Rhône) et Robert Navarro (apparenté PS, Hérault), tous deux mis en cause dans des affaires judiciaires.
Le bureau du Sénat a décidé jeudi 15 mars de lever l'immunité parlementaire des sénateurs Jean-Noël Guérini (PS, Bouches-du-Rhône) et Robert Navarro (apparenté PS, Hérault), tous deux mis en cause dans des affaires judiciaires.
Guérini, une affaire de famille
Jean-Noël Guérini, 61 ans, a été mis en examen le 8 septembre 2011 dans une affaire de marchés publics pour "trafic d'influence", "prise illégale d'intérêt" et "association de malfaiteurs". La justice cherche à savoir si le sénateur, qui refuse de démissionner de la présidence du conseil général des Bouches-du-Rhône, est intervenu en faveur de son frère, Alexandre, patron de décharges, dans l'attribution de marchés publics pour le ramassage et le traitement de déchets dans le département.
Dans son cas, la demande de levée d'immunité vise à contraindre l'élu à répondre aux convocations et aux questions du juge. Or le magistrat a déjà pu interroger l'élu le 2 mars. Pour le sénateur, cette requête était donc devenue "de facto sans objet".
Interrogé sur le plateau du "19/20" de France 3, Jean-Noël Guérini a indiqué jeudi soir être "très satisfait" de la levée de son immunité parlementaire. Il a réaffirmé son innocence, se disant victime d'un "complot politique".
Navarro pourrait être mis en examen
Robert Navarro, 59 ans, est quant à lui visé par un dossier d'abus de confiance touchant aux frais de fonctionnement de la fédération PS de l'Hérault dont il était président de 2008 à 2010. Exclu du parti pour son soutien à feu Georges Frêche, le sénateur est visé par une plainte du PS après la découverte des "nombreuses factures" de la fédération pour des déplacements en avion sans lien avec son fonctionnement.
Il n'a pas encore été entendu par la juge d'instruction. Cette dernière envisage à son encontre des mesures coercitives : en l'occurrence un placement sous contrôle judiciaire après mise en examen, selon une source proche du dossier.
Des "casseroles" pour le PS ?
La première secrétaire du PS, Martine Aubry, a qualifié de "bonne décision" la levée de l'immunité parlementaire des deux sénateurs. Elle "va permettre à la justice de travailler en toute transparence", a-t-elle déclaré, en déplacement à Nîmes (Gard).
Pour le parti, l'objectif est de ne pas laisser ces accusations nuire à la campagne de François Hollande, à l'approche du premier tour de l'élection présidentielle. L'UMP pourrait saisir l'occasion d'attaquer le candidat PS. En effet, Robert Navarro, influent localement, a notamment fait partie de l'équipe de campagne de François Hollande pour la primaire socialiste avant d'en être écarté. A l'époque, il s'était dit victime d'un "flinguage politique".
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