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Les avocats de Mohamed Allag, un détenu qui a mis fin à ses jours à la prison de Fresnes, veulent mettre en cause l'Etat

Deux recours vont être déposés, l'un au tribunal administratif de Montreuil (Seine-Saint-Denis) pour "défaillance de l'administration pénitentiaire" et l'autre au tribunal de grande instance de Paris pour "fonctionnement défectueux du service public de la justice", a dit à l'AFP Me Julien Gueguen Carroll, le défenseur de M. Allag depuis mars 2010.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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Dans un couloir de la prison de Fresnes... (AFP - François Guillot)

Deux recours vont être déposés, l'un au tribunal administratif de Montreuil (Seine-Saint-Denis) pour "défaillance de l'administration pénitentiaire" et l'autre au tribunal de grande instance de Paris pour "fonctionnement défectueux du service public de la justice", a dit à l'AFP Me Julien Gueguen Carroll, le défenseur de M. Allag depuis mars 2010.

Mohamed Allag, qui était malade et avait 62 ans, s'est suicidé le 28 juillet par pendaison à l'hôpital pénitentiaire de Fresnes après six mois de détention.

Ce maquettiste retraité, père de trois enfants, était incarcéré depuis janvier après avoir été condamné pour conduite de véhicule malgré l'annulation de son permis. Celui-ci lui avait été retiré en 2006 après plusieurs interpellations pour non-port de la ceinture de sécurité.

"Il souffrait d'insuffisance respiratoire et d'une arythmie cardiaque. Il a toujours été verbalisé parce qu'il ne portait pas la ceinture de sécurité mais il n'a commis aucune autre infraction routière", explique son conseil.

Il "n'avait pas sa place en prison", selon l'avocat
Pour Me Gueguen-Carroll, le retraité "n'avait pas sa place en prison. Tout ce qu'il cherchait à faire, c'était préserver sa santé. Il n'était pas un danger public", assure-t-il. "Il aurait dû obtenir un certificat le dispensant du port de la ceinture, mais personne ne l'a informé", déplore l'avocat.

Après s'être fait arrêter "une dizaine de fois en dix ans", selon son défenseur, M. Allag est interpellé le 24 janvier 2010. "Il a été placé 22 heures en garde-à-vue alors que le médecin qui l'a examiné avait dit que son état était incompatible avec la garde-à-vue", s'insurge Me Gueguen-Carroll.

Incarcéré à la maison d'arrêt de Fresnes, M. Allag s'est suicidé un jour avant que ne se réunisse une commission chargée de statuer sur sa libération anticipée pour raisons médicales.

La fille de M. Allag, Jessica, 27 ans, se dit "partagée entre tristesse et haine contre le système judiciaire et l'administration judiciaire". "Il (son père) était à l'hôpital pénitentiaire depuis mai et il était placé sous oxygène tout le temps", décrit-elle. "Il n'allait pas bien du tout. Il n'était pas suicidaire, mais il était à bout", dénonce-t-elle.

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