Un premier tour aux allures de "petit 21 avril"
La presse française analyse lundi la performance électorale de Marine Le Pen qui réalise, avec 17,9%, le score le plus élevé jamais réalisé par son parti à la présidentielle.
La fille a fait mieux que le père. Avec 17,9% des suffrages au premier tour de l'élection présidentielle dimanche 22 avril, le score de Marine Le Pen a surpris tout le monde, y compris les éditorialistes de la presse française. Ceux-ci reviennent lundi sur l'essor du Front national
"Jamais l'extrême droite n'a été aussi forte en France", souligne Libération, pour qui "la France n'échappe pas au destin d'autres pays européens, où ces populismes 'new look', dédiabolisés dans la forme mais toujours aussi nocifs sur le fond, trouvent un écho toujours plus large auprès des électeurs".
Le phénomène Mélenchon, les déclarations polémique du ministre de l'Intérieur, Claude Guéant ? "Rien n'y a fait", constate La Voix du Nord, quotidien diffusé sur les terres de la candidate frontiste,"malgré un président sortant faisant les yeux doux à l'électorat frontiste, malgré un Jean-Luc Mélenchon rêvant d'arracher les électeurs ouvriers aux sirènes lepénistes. Près d'un électeur français sur cinq s'accroche à un vote extrême qui n'a pourtant aucun avenir politique".
La stratégie de l'UMP prise en défaut
Pour Sud-Ouest, le score du Front national dénote une erreur de stratégie de Nicolas Sarkozy. Celle "d'avoir voulu conduire une campagne droitière, plus encore qu'en 2007. Mais loin de 'siphonner' le Front national (...), il l'a au contraire renforcé". Même constat du côté des Echos, pour lesquels "Marine Le Pen humilie Nicolas Sarkozy" et "renvoie la droite à ses doutes idéologiques et à ses craintes électorales".
Les craintes électorales de la droite pour le second tour, Le Figaro (article abonnés) s'en fait l'écho. Sans commenter le résultat du FN, le quotidien insiste sur la nécessité pour Marine Le Pen de faire un choix pour le second tour. "La présidente du Front national, en refusant de choisir entre Sarkozy et Hollande, porterait la lourde responsabilité de permettre l'élection du candidat de la gauche". Et de conclure : "Toute abstention constituant évidemment un coup de pouce au candidat socialiste." La candidate frontiste a annoncé qu'elle en dirait plus le 1er mai. Son directeur de campagne, Louis Aliot, a déjà déclaré qu'il voterait blanc.
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