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Les éleveurs de bovins bloquent des abattoirs pour "sauver leur bifteck"

Ils protestent contre la baisse des prix qui menace leur profession.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
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Des éleveurs de viande bovine bloquent l'abattoir Sicarev à Roanne (Loire), le 15 juin 2015. (JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP)

Leur objectif : protester contre la baisse du prix de la viande bovine. Les éleveurs de bovins mènent plusieurs actions de blocage, lundi 15 juin, dans une quinzaine d'abattoirs, à travers toute la France. Une mobilisation à quelques jours d'une réunion au ministère de l'Agriculture, lancée par la FNSEA, la FRSEA, la Fédération nationale bovine et les Jeunes agriculteurs, et moins violente que celle des éleveurs de porcs.

Les éleveurs entendent mettre la pression sur le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, pour "imposer aux transformateurs et aux distributeurs de changer radicalement leurs pratiques" en vue notamment de revaloriser les prix payés aux producteurs. Les professionnels du secteur et le ministère doivent se réunir mercredi pour une table ronde.

Des prix tirés vers le bas

Les producteurs de viande bovine dénoncent les prix d'achat pratiqués par les abatteurs et la grande distribution "qui ne couvrent pas les coûts de production". "Evidemment, la grande distribution tire les prix vers le bas, quels que soient les produits agricoles d'ailleurs. Il n'empêche que notre premier interlocuteur, ce sont les abatteurs donc une partie de la réponse se trouve chez eux", explique François Garrivier, le président de la section bovine de la Loire, au micro de France Bleu.

Depuis dimanche après-midi, des dizaines d'agriculteurs contrôlent donc les entrées et les sorties d'abattoirs, comme à Roanne (Loire), Castres (Tarn), Feignies (Nord), Villefranche-d'Allier (Allier), Bressuire (Deux-Sèvres)…

Pneus, palettes et troncs d'arbre pour barrer la route

Au total, les éleveurs paralysent 16 sites. Quelques dizaines d'agriculteurs à chaque fois ont organisé le blocage, en apportant, à l'aide de tracteurs, des pneus, des gravats ou des palettes, pour fermer les accès des abattoirs aux animaux vivants qui auraient dû commencer à y arriver à partir de lundi matin. Dans certains endroits, des troncs d'arbres ont aussi été employés pour barrer la route, tandis que des tentes étaient dressées pour abriter les agriculteurs de la pluie pendant la durée du blocage.

"Si le ministre de l'Agriculture ne veut pas un embrasement général du monde agricole d'ici la fin du mois de juin, il ferait bien de prendre la mesure du désarroi général", prévient la FRSEA des Pays-de-la-Loire dans un communiqué, cité par Ouest-France

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