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Les enquêteurs ont identifié un compte détenu par le chef de la sécurité de Renault mis en examen pour escroquerie

Soupçonné d'avoir détourné de l'argent versé par le constructeur pour financer une supposée "source", Dominique Gevrey, le responsable de la sécurité de Renault, a été par ailleurs placé en détention provisoire dimanche.Le PDG du groupe a quant lui présenté ses excuses lundi soir aux trois cadres du groupe injustement mis en cause et licenciés.
Article rédigé par France2.fr
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Le Procureur de Paris Jean-Claude Marin fait une conférence de presse sur l'enquête liée à Renault, à Paris, le 14/3/11. (AFP - Jacques Demarthon)

Soupçonné d'avoir détourné de l'argent versé par le constructeur pour financer une supposée "source", Dominique Gevrey, le responsable de la sécurité de Renault, a été par ailleurs placé en détention provisoire dimanche.

Le PDG du groupe a quant lui présenté ses excuses lundi soir aux trois cadres du groupe injustement mis en cause et licenciés.


Le gouvernement qualifie d'amateurisme l'attitude de Renault
François Baroin a dit "trouver anormal qu'une immense entreprise comme celle-ci ait basculé dans un amateurisme et une affaire de bibi-fricotin et de barbouze de troisième division", estimant que la décision de M. Ghosn de renoncer à ses bonus et stock options était "la moindre des choses".

"L'amateurisme invraisemblable" dans la fausse affaire d'espionnage ne sera pas sans suite, a déclaré mardi François Baroin. La démission de Carlos Ghosn, le PDG de Renault, n'est pas le sujet aujourd'hui, a ajouté le porte-parole du gouvernement qui a souligné "l'indignité avec la charge contre des hommes qui sont aujourd'hui réhabilités", a-t-il poursuivi sur LCI.

"C'est bien que le président de Renault ait présenté tout de suite ses excuses publiques", a déclaré de son côté Eric Besson sur RTL, mais "ce n'est pas la fin de cette histoire interne". "Il y a un audit interne par une personnalité externe qui a été demandé, diligenté, et qui va permettre de connaître les responsabilités exactes dans l'entreprise" dont l'Etat est actionnaire à hauteur de 15%, a précisé le ministre.

Les excuses de Carlos Ghosn
Lundi soir, le n°1 du groupe a fait publiquement son mea culpa: "Je me suis trompé, nous nous sommes trompés et, d'après les conclusions que nous avons entendues du procureur de Paris, il semble que nous ayons été trompés", a déclaré Carlos Ghosn au JT de TF1.

Les trois cadres accusés "à tort" ont été innocentés et auront "réparation". Ils seront reçus par Carlos Ghosn et Patrick Pélata, directeur général délégué aux opérations, "dans les plus brefs délais" selon un communiqué publié. L'un des cadres licencié à tort, Bertrand Rochette, "prend acte" des excuses du constructeur et est prêt à rencontrer les deux dirigeants, a-t-il annoncé mardi dans un communiqué.

La CGT du groupe automobile écrit dans un communiqué que "les excuses publiques de M. Ghosn sur TF1 sont un minimum" même si elles "n'effaceront sans doute pas le traumatisme des trois cadres et de leur famille". Le principal syndicat du constructeur juge que cette "annonce de leur réintégration et/ou d'une indemnisation (...) ne peut être appréciée que par les victimes elles-mêmes", mais il considère qu'il est "inadmissible que ce soit l'entreprise et donc les salariés qui paient les fautes commises par leurs dirigeants".

L'enquête
Des enquêteurs de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) sont parvenus à suivre le flux des 245.000 euros versés par Renault pour rétribuer la supposée "source" à l'origine des accusations d'espionnage lancés contre trois cadres.

Cette somme a d'abord transité par l'Espagne, sur un compte détenu à la Caixa de Madrid par Michel Luc, un ancien employé de la société de renseignement Geos, ami de M. Dominique Gevrey, seul mis en examen à ce stade, et censé avoir servi d'intermédiaire avec la "source".

Au moins la moitié des 245.000 euros a ensuite atterri sur un compte ouvert en 2010 à la Banque cantonale vaudoise de Lausanne par M. Gevrey, selon cette source proche du dossier, confirmant une information du Canard enchaîné à paraître mercredi.

Mardi soir, le parquet de Paris n'avait toutefois pas confirmé cette information.

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