Liliane Bettencourt devrait être mise sous curatelle renforcée, selon des médecins nommés par une juge des tutelles

Pour leur expertise, les trois médecins ne l'ont toutefois pas examinée directement, selon une source proche du dossier qui confirme une information du site .

Ils "concluent à une dégénérescence telle des capacités" mentales et physiques de l'héritière de L'Oréal que "celle-ci devrait être placée au minimum sous 'curatelle renforcée'.

A leurs yeux, la personne la plus riche de France est atteinte d'une "maladie cérébrale". Conclusion: elle "doit pouvoir bénéficier d'une mesure de protection dans les actes de la vie civile, tant patrimoniaux qu'à caractère personnel, de type curatelle renforcée". "L'exercice du droit de vote peut être conservé", ajoutent-ils dans leur rapport.

La curatelle renforcée

"On distingue la curatelle simple de la curatelle renforcée, cette dernière restreignant un peu plus que la première la liberté d'action de la personne à protéger", explique le site capretraite.fr.

Il est précisé que pour la curatelle renforcée, "en plus des pouvoirs attribués dans le cadre de la curatelle simple au curateur, ce dernier percevra seul les revenus de la personne protégée et assurera lui-même à l'égard des tiers le règlement de ses dépenses". "Par ailleurs, dans toutes les formes de curatelle, la personne ainsi protégée peut librement faire un testament mais il ne peut faire une donation qu'avec l'assistance de son curateur", selon le site. En clair, si cette mesure est appliquée à Liliane Bettencourt, elle encadrerait très étroitement les revenus de la milliardaire.

Guerre de tranchées
Liliane Bettencourt est "manifestement instrumentalisée", ont estimé dimanche sa fille Françoise et ses petits-enfants "Françoise, Jean-Victor et Nicolas [qui] sont profondément choqués et affectés par les déclarations de leur mère et grand-mère, manifestement instrumentalisée, mais restent confiants dans la légitimité de leur action", disent-ils dans un communiqué.

Dans leur communiqué publié dimanche, Françoise Bettencourt-Meyers et ses deux fils assurent n'avoir "engagé aucune 'guerre' contre Liliane Bettencourt ". Ils ont "seulement porté à la connaissance de la juge des tutelles des dérives commises par l'entourage pour que, en toute impartialité, elle décide si la protection de la personne et des biens de Liliane Bettencourt doit être réaménagée".

"Comme toute autre famille, ils considèrent qu'ils ont le devoir de protéger l'un des membres de celle-ci lorsqu'il est dans une situation de grande vulnérabilité", poursuivent Mme Bettencourt -Meyers et ses deux fils.

"Cette action n'affecte en rien le contrôle de la société familiale détenant les droits de vote dans L'Oréal ni les accords entre les deux grands actionnaires de L'Oréal", disent-ils.

Dans un entretien au JDD, Liliane Bettancourt estime que sa fille Françoise est "un peu dérangée". Selon la milliardaire, sa fille "n'est pas heureuse", "est très changeante" et "aurait besoin de se confier à un psy compte tenu de ses problèmes psy".

Le nouveau litige
Mme Bettencourt et sa fille, Françoise Bettencourt-Meyers, semblent avoir rompu leur pacte de réconciliation en déclenchant cette semaine un nouvel épisode dans une saga judiciaire familiale entamée en 2007.

Craignant qu'"un cordon sécuritaire" ne se reconstitue autour de sa mère, Françoise Bettencourt-Meyers a notamment mis en cause le nouvel homme de confiance de la milliardaire, l'avocat Pascal Wilhelm, devenu le 20 janvier son protecteur, chargé de gérer son patrimoine.

Pascal Wilhelm se voit reprocher d'avoir investi, pour le compte de la fille du fondateur de L'Oréal, près de 140 millions d'euros dans une société de Stéphane Courbit, qu'il a représenté. Ce placement "dans les jeux en ligne" est en désaccord avec la stratégie de la famille Bettencourt "pour qui il est essentiel que le nom soit associé à une marque prestigieuse", affirme la requête de Mme Bettencourt-Meyers.