Nicolas Sarkozy a présenté la réduction du nombre de conseillers territoriaux comme sa réponse au cumul des mandats
"Je suis assez réticent sur la question du mandat unique parce que je ne voudrais pas que se crée en France un corps de législateurs spécialisés", a déclaré jeudi le Président, lors de ses voeux au monde rural dans l'Orne.
Selon le chef de l'Etat, le plus important est que les élus locaux soient connectés aux problématiques du terrain.
"S'ils n'avaient que la loi à voter tous les jours, sans enracinement territorial, vous auriez un corps de législateurs spécialistes du droit de l'urbanisme et du droit tout court, mais totalement déconnecté des réalités départementales, et un corps territorial d'un autre côté", a-t-il ajouté.
"C'est pas le but en France, souvenons-nous de notre histoire, que de développer des féodalités (...) ; la réduction du nombre d'élus, c'est ma réponse à la question de la limitation du cumul des mandats", a ajouté M. Sarkozy.
Dans la foulée, le chef de l'Etat a jugé "pas raisonnable pour la France de garder des leaders de formation politique qui, pendant quarante ans, mobilisent l'attention de toute leur propre famille (...) et l'essentiel de leur énergie à éviter l'inéluctable, c'est-à-dire leur successeur". "Je pense qu'une démocratie a besoin de respirer", a-t-il ajouté, jugeant "bien suffisant" deux mandats successifs pour un président.
L'agriculture comme élément de l'identité nationale
Face au monde rurale, le chef de l'Etat s'est réjoui que l'ensemble des mesures du plan d'urgence de 1,65 milliard d'euros, annoncé en octobre pour calmer le mécontentement des organisations agricoles, soient déjà mises en oeuvre.
"Je ne laisserai pas tomber notre agriculture. C'est un secteur de pointe de notre économie, c'est un élément de notre identité nationale", a-t-il asséné devant un parterre d'élus et de représentants du monde rural à Mortagne-au-Perche, au coeur de la Normandie.
Evoquant l'Europe, Nicolas Sarkozy a déploré que la France, l'Allemagne, l'Italie et l4Espagne aient chacun engagé des plans de soutien à leurs agriculteurs sans coordonner leurs efforts. "Il faut absolument éviter tout ce qui pourrait s'apparenter à une renationalisation d'une partie de la politique agricole commune", a-t-il dit.
Quant aux négociations sur la réforme de celle-ci, qui débutent cette année, il a indiqué que la France entendait y défendre fermement l'idée d'une régulation de l'agriculture.
"Notre objectif, c'est la simplification de la mise en oeuvre de la Pac", a-t-il encore dit en évoquant la suppression des références historiques permettant le calcul des aides, l'amélioration du soutien aux productions situées en zone herbagère et "la création d'outils d'assurance pour gérer les aléas climatiques et sanitaires et les fluctuations des marchés".
Il a souligné que l'Europe ne devait pas accepter "d'être la variable d'ajustement de tous les dumpings monétaires, environnementaux, sociaux" et que la "préférence communautaire n'est pas un gros mot".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.