Calais : la préfecture demande au juge la fermeture des "commerces illégaux" de la "jungle"
Le tribunal rendra sa décision vendredi.
La préfecture du Pas-de-Calais ne veut plus des restaurants illégaux de la "jungle" de Calais. Une audience en référé était organisée mercredi 10 août à sa demande, au tribunal administratif de Lille, afin de faire fermer plusieurs dizaines de ces "commerces illégaux". Le tribunal rendra sa décision vendredi, a annoncé le magistrat qui présidait l'audience.
"Eviter toute réinstallation"
Selon l'association L'Auberge des migrants, la préfecture demande "l'autorisation de fermer les 72 restaurants de la 'jungle' et la remise en état des lieux, c'est-à-dire leur destruction", au nom de "l'absence de respect des règles d'hygiène et de sécurité du public". Interrogée, la préfecture a confirmé la requête, mais indique qu'elle concerne "63 lieux de vente à la sauvette".
La procédure du référé, a-t-on indiqué à la préfecture, doit permettre "de mettre un terme à ces phénomènes et d'éviter toute réinstallation". Elle "s'inscrit dans la continuité de l'opération de police judiciaire menée le mois dernier".
Entre le 18 et le 21 juillet, tous les commerces informels de la "jungle" avaient été contrôlés par les autorités et 18 personnes avaient été placées en garde à vue, rapportaient alors nos confrères de France 3 Nord Pas-de-Calais. "Quarante-deux procédures judiciaires avaient été réalisées avec saisie et destruction de plus de 30 mètres cubes de marchandises diverses, dont 19 kg de produits avariés", avait précisé la préfecture.
Les associations humanitaires redoutent des rixes
Selon un communiqué reçu de huit associations, dont L'Auberge des migrants, "la fermeture, qui a déjà été ordonnée par la police entre le 19 et le 23 juillet, et qui concernait tous les types de commerces (coiffeurs, épiceries...), et la destruction de ces restaurants ont déjà et auront des conséquences graves pour les personnes survivant dans le camp de Calais".
Les associations distribuant des repas "ont dû augmenter leurs apports, et les files d'attente sont plus longues depuis quelques jours". "Ces files sont la source la plus importante des tensions qui, sur ce camp surpeuplé, débouchent souvent sur des rixes", préviennent les signataires du communiqué.
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