Reportage "Tout le monde est très motivé" : en Nouvelle-Calédonie, la vie reprend peu à peu malgré les violences qui se poursuivent

Un homme a été tué jeudi dans des affrontements avec les forces de l'ordre, mais les habitants voient la situation évoluer, s'améliorer dans leur quotidien.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Un gendarme français en Nouvelle-Calédonie, le 4 juin 2024. Illustration. (DELPHINE MAYEUR / AFP)

Un homme de 43 ans a été tué le matin du jeudi 15 août en Nouvelle-Calédonie, un autre était entre la vie et la mort après des affrontements avec les forces de l'ordre. La tension ne faiblit pas dans l'archipel en proie à des émeutes depuis le mois de mai. La situation est pourtant plus calme depuis quelques semaines, selon les habitants joints par téléphone, malgré ces poussées de violences qui persistent.

Le procureur de la République l'a encore précisé dans son dernier communiqué : "Il reste des individus lourdement armé, extrêmement hostiles envers les forces de l'ordre." Cependant, malgré ces tensions, les habitants ressortent et la circulation s'améliore explique Tristan, dans la région de Nouméa. "Il y a encore des barrages et il y a eu un gros travail des forces de l'ordre pour que ceux qui bloquaient complètement, en tout cas sur Nouméa, ne soient pas bloquants, indique-t-il. Il y a une grosse présence des forces de l'ordre sur Nouméa, à chaque pont, à chaque carrefour, chaque point stratégique."

La vie reprend

Depuis l'arrivée des policiers et gendarmes, Tristan témoigne qu'il "dort à nouveau la nuit" mais les tensions existent toujours. Les affrontements le 15 août dans le sud-est de l'archipel le prouvent. Une ambiance d'entre deux, où les violences, moins nombreuses, se poursuivent mais la vie reprend aussi selon cette architecte. "Les gens commencent quand même à réhabiliter, à refaire ce qui a été brûlé, raconte-t-elle. Je vois que tout le monde est très motivé à essayer de reprendre et de faire repartir l'économie, en tout cas dans ma branche professionnelle." Par contre, elle observe qu'il n'y a "plus trop d'investissements" et qu'il n'y a pas "de nouveaux projets qui rentrent". "Ça reste quand même mitigé", conclut-elle.

"Plus on traîne, plus ça va être compliqué."

Tristan, habitant de Nouvelle-Calédonie

franceinfo

Les habitants sont dans l'attente : le 24 septembre, les indépendantistes doivent déclarer leur souveraineté et personne ne sait à quoi s'attendre. "On essaye de faire les choses avant le 24 septembre, moi j'essaye de rendre mes projets avant", ajoute la même architecte. L'absence d'un nouveau gouvernement à Paris n'arrange pas la situation selon Tristan qui aimerait remettre à plat le projet constitutionnel pour calmer la situation : "Le plus important, c'est de trouver les outils pour calmer la situation et travailler sur ce projet avec les différents blocs."

De nombreux habitants ont déjà quitté l'archipel et notamment, ce qui inquiète Tristan, des médecins.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.