Intrusion à la raffinerie de Donges : une plainte déposée par TotalEnergies, les syndicats réclament des explications à la direction
La direction de TotalEnergies a déposé plainte après l'intrusion, samedi 23 mars, d'une soixantaine de militants d'Extinction Rebellion sur le site de la raffinerie TotalEnergies de Donges (Loire-Atlantique), rapporte lundi France Bleu Loire Océan. Déguisés en clowns pour dénoncer les "clowneries" du géant pétrolier, les militants ont investi la raffinerie pendant un peu moins d'une heure, avant d'être raccompagnés vers la sortie par les gendarmes et des agents de sécurité.
Les syndicats interpellent la direction
Cette intrusion sur un site classé Seveso "interpelle sur le côté sécuritaire", selon Marin Guillotin du syndicat Force Ouvrière. Alors que le plan Vigipirate de la France est passé en "urgence attentat" depuis dimanche, il s'interroge : "Par où sont-ils passés ? Est-ce que cela peut se reproduire ? Et si c'était des personnes avec de mauvaises intentions, qu'est-ce qui peut se passer ?".
Le syndicaliste pose la question "d'une complicité" à l'intérieur de la raffinerie, "car on sait que l'endroit où ils sont passés, c'est l'un des plus faibles en matière de sûreté". "Une personne de mauvaise intention, qui aurait pu être licenciée" a pu, selon Marin Guillotin, chercher "à fournir des informations à des associations en quête d'actions".
La CFDT, de son côté, a demandé à la direction de la raffinerie la tenue d'un Comité social et économique extraordinaire (CSE) sur cette intrusion. Il se tiendra jeudi après-midi.
La question de la sécurisation des sites Seveso
L'association dongeoise des zones à risque (ADZRP) rappelle pour sa part que la raffinerie est fermée depuis fin février et une mise en demeure de l'État en raison de risques de fuite et de défauts dans la sécurité anti-incendie. L'usine doit rouvrir début avril après des travaux. Mais pour Marie-Aline Le Clerc, de l'ADZRP, les activistes d'Extinction Rebellion "voulaient prouver que les sites Seveso ne sont pas si sécurisés qu'on le dit. Ils l'ont prouvé". "Cela rejoint notre combat local avec un industriel qui continue à polluer, à ne pas respecter les règles de sécurité, à mettre en danger ses salariés et la population", ajoute Marie-Aline Le Clerc.
Contacté par France Bleu Loire Océan, la direction de TotalEnergies a refusé toute interview, tout commentaire, car "il est question de la sûreté du site", selon le service communication.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.