Fermeture de deux usines Michelin : "Ce sont des capitalistes voyous", réagit Gilles Bourdouleix, maire de Cholet
"Ce sont des capitalistes voyous", réagit mardi 5 novembre sur franceinfo Gilles Bourdouleix, maire de Cholet (Maine-et-Loire), après que Michelin a annoncé son intention de fermer, d'ici 2026, l'usine implantée dans sa ville. La même décision a été prise pour le site de Vannes (Morbihan). 1 254 salariés au total sont concernés.
L'élu "a appris la décision de manière officielle à 8h15" mardi, mais "ce n'est pas une surprise pour lui". Gilles Bourdouleix accuse la direction du fabricant de pneumatiques d'avoir laissé "pourrir" le site de Cholet. "Michelin va très bien financièrement, Michelin gagne beaucoup d'argent. Michelin s'est diversifié dans un certain nombre de secteurs", insiste l'édile. Mais l'entreprise française a créé sa "propre concurrence au détriment des sites français" en délocalisant une partie de sa production à l'étranger, "notamment en Pologne où ils payent des gens moins cher pour faire la même chose".
Dans le même temps, "sur des sites comme Cholet et Vannes, Michelin a maintenu sa production en sachant que la demande était en diminution forte", accuse-t-il en prenant l'exemple des pneus de 4x4. Gilles Bourdouleix répète que les dirigeant de Michelin sont des "voyous" parce qu'ils "font le choix de quitter la France". Pour le maire de Cholet, "on est loin de l'entreprise familiale Michelin".
"Je pense que les Michelin, de génération en génération, doivent se retourner dans leur tombe en voyant la façon dont est gérée leur entreprise aujourd'hui."
Gilles Bourdouleix, maire de Choletsur franceinfo
Gilles Bourdouleix ne nie pas que la concurrence vient également d'autres entreprises en Asie notamment. "C'est partiellement la concurrence de produits fabriqués à l'étranger sous d'autres marques mais aussi interne." Il pointe aussi "la politique nationale catastrophique pour l'industrie française". Le maire divers droite de Cholet accuse "la France de ne rien faire" mais "comme elle ne fait rien pour garder Doliprane". La filiale Opella de Sanofi doit passer sous contrôle du fonds d'investissement américain CD&R. L'édile s'est rendu sur le site de l'usine Michelin de Cholet où les salariés ont voté pour la grève.
"On va donner un certain nombre de moyens techniques pour qu'ils puissent manifester, pour qu'ils puissent occuper leur site."
Gilles Bourdouleix, maire de Choletsur franceinfo
Le maire a également "encouragé" les salariés à faire grève en leur disant "qu'il fallait que le site soit tout de suite à l'arrêt". Très remonté, l'élu estime qu'il est "hors de question qu'ils reprennent le travail".
4,5% de chômage dans la zone et des entreprises prêtes à embaucher
La ville de Cholet s'engage également à mettre en lien, autant que possible, les salariés licenciés avec les entreprises locales. "On a un atout dans le Choletais : on a 4,5% de chômage, on est en bonne santé économique. Les chefs d'entreprises que je rencontre sont plutôt dans l'optique d'embaucher" comme "Thales qui est en train de passer d'un peu plus de 2 000 salariés à près de 3 000, on a Nicols, Charal, Bodet". Même "si ça ne collera pas forcément" avec les compétences des salariés de Michelin, Gilles Bourdouleix pense que la situation économique locale "est une chance". Donc, la mairie "va accompagner, soutenir".
Toutefois, ce qui "choque le plus" l'édile, "c'est le drame humain". Le maire de Cholet raconte qu'une de ses "collaboratrices dont le mari travaille chez Michelin, était en larmes" en apprenant le plan social mardi matin. "Ce sont des familles entières qui sont bouleversées".
Le député de la 5e circonscription du Maine-et-Loire, Denis Masséglia, a annoncé saisir la Commission des Affaires économiques pour "comprendre les raisons" de la fermeture de deux usines Michelin. Gilles Bourdouleix ne voit pas l'intérêt. "Pour raconter quoi ? Pour raconter que la politique industrielle de Michelin est catastrophique ? Que les gouvernements successifs n'ont rien fait ?", interroge-t-il en ajoutant qu'il préfère "l'action" aux "mots".
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