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Autoroute bloquée, gare occupée, mairie évacuée… Ce que l'on sait des affrontements entre forains et forces de l'ordre au Mans

Les forains protestent contre une nouvelle implantation de leurs manèges à la périphérie du centre-ville.

Article rédigé par franceinfo
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Des affrontements entre forains et forces de l'ordre, au Mans (Sarthe), lundi 25 mars 2019. (JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP)

Le bras de fer a viré à l'affrontement violent dans le centre-ville du Mans (Sarthe). Lundi 25 mars, plusieurs centaines de forains ont mené des actions tous azimuts dans la ville, obligeant les forces de l'ordre à faire usage de gaz lacrymogène. La circulation des trains et des transports en commun est fortement perturbée depuis le début de la journée. Franceinfo fait le point sur cette journée de tensions.

Quelle est la situation au Mans ?

Dès 6 heures du matin, ce lundi, le centre-ville a été paralysé par des camions de forains et des incendies de pneus. Aucun bus ne peut circuler dans le centre et la ligne de tramway est toujours coupée entre les arrêts Préfecture et Bellevue, précise France 3 Pays de la Loire. Les manifestants ont aussi effectué des barrages filtrants avec incendie sur l’A11 au niveau du diffuseur de Le Mans-Nord (n°7) et du kilomètre 171. Enfin, une centaine de forains a bloqué la gare SNCF du Mans. Ils se sont installés sur les voies, perturbant fortement le trafic ferroviaire.

Au total, entre 300 et 500 membres de la communauté des forains se sont rendus dans le centre-ville avant d'être repoussés par les gendarmes mobiles positionnés autour de la mairie. Casqués, masqués, cagoulés, les manifestants étaient venus munis de battes de baseball, de frondes et de masques à gaz. La situation a rapidement dégénéré en échauffourées : des manifestants ont enflammé une caravane qu'ils ont jetée en direction des forces de l'ordre. Ces derniers ont procédé à des tirs de grenades de désencerclement pour disperser les manifestants. La mairie du Mans a dû être évacuée.

Quelles sont les revendications des forains ?

Les forains protestent contre une nouvelle implantation de leurs manèges à la périphérie du centre-ville, dans la zone du Panorama. Refusant une proposition du maire qui prévoyait d'organiser une "fête foraine hors du périmètre du centre-ville", ils avaient annoncé leur intention de paralyser lundi la ville du Mans. "Vive la fête", "Non à la discrimination des forains et des cirques en centre-ville", pouvait-on lire sur des bandeaux accrochés à l'avant de camions.

"La question est de nourrir les 65 familles de forains pendant trois week-ends. Si on vous enlevait votre salaire du jour au lendemain, vous ne seriez pas content", a souligné Norman Bruch, du syndicat des forains Cidunati. "On veut régler l'avenir de la fête foraine pour signer un compromis, on est prêts à renégocier", a assuré ce forain. Le vice-président de ce syndicat, Stéphane Dubief, a été interpellé et placé en garde à vue lundi, indique France Bleu Maine.

Ce sont leurs premières actions au Mans ?

Non, les forains ont déjà mené plusieurs actions ces derniers jours. Ils sont en conflit avec la ville du Mans depuis fin février et l'annonce de reléguer la fête foraine en périphérie sur le site du Panorama. La semaine dernière, des forains avaient ainsi bloqué l'autoroute et la mairie avait déjà dû être évacuée. Dimanche après-midi, des manèges avaient aussi été installés et mis gratuitement à disposition du public place des Jacobins.

Quelle est la réaction des autorités ?

Les forains "ont basculé dans une violence insurrectionnelle inacceptable, selon le maire de la ville, Stéphane Le Foll. Les syndicalistes du Cidunati ont perdu la raison. Il n'y a plus aucun respect ni des institutions, ni des personnes. L'état de droit est directement mis en cause par les syndicalistes."

Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a lui aussi réagi. "Rien ne saurait justifier les exactions commises ce matin au Mans", a-t-il écrit sur Twitter. La préfecture, de son côté, a communiqué sur les zones à éviter en raison des manifestations et des blocages en cours. En début d'après-midi, le préfet de la Sarthe a prévenu que les négociations ne pourraient reprendre "tant qu'il y a de la violence".

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