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Police : Valls veut rompre avec la politique du chiffre

Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, en visite à l'Ecole nationale supérieure de la police, a donné les orientations qu'il souhaitait impulser au sein de l'institution.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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Publié Mis à jour
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Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, à l'Ecole nationale supérieure de la police à Saint-Cyr-au-Mont-d'Or (Rhône), le 25 juin 2012. (PHILIPPE DESMAZES / AFP)

L'exemplarité s'invite aussi dans la police. Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, en visite devant les jeunes commissaires de la 62e promotion de l'Ecole nationale supérieure de la police à Saint-Cyr-au-Mont-d'Or (Rhône), a insisté sur plusieurs mesures dans ce sens. FTVi fait le point.

• Pas de tutoiement

Pour que "le rapport avec la population se fasse dans les meilleures conditions", le ministre souhaite "bannir toute forme de familiarité et de tutoiement qui dégradent la relation entre les forces de l'ordre et les citoyens. Quand cela existe, ça doit être sanctionné".

• La fin des contrôles abusifs

Manuel Valls est aussi revenu sur le débat actuel concernant les contrôles d'identité. "En tant que chefs de service, vous devrez veiller à proscrire les contrôles abusivement répétés ou réalisés sans discernement", a-t-il martelé, expliquant qu'ils pouvaient "alimenter le ressentiment d'une partie de la population". Et de prévenir : "Il y a des comportements antisociaux à réguler ou à combattre, mais seule la minorité des jeunes de nos quartiers qui en est responsable doit en répondre."

Pour couper court aux inquiétudes des policiers, le ministre de l'Intérieur a assuré qu'il comptait "préserver les contrôles d'identité en tant que moyen d'intervention au service d'une action policière légitime de lutte contre la délinquance".

Le 1er juin sur RMC et BFM TV, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, avait annoncé sa volonté que soit remis un reçu aux personnes contrôlées, rappelant qu'il s'agit d'un "engagement" de campagne du président François Hollande. "Je ne veux pas imposer un dispositif qui, très vite, tournerait au ridicule et serait inopérant", a tempéré Manuel Valls.

• Pas de politique du chiffre

Manuel Valls a réitéré sa volonté de rompre avec la "politique du chiffre" du précédent gouvernement. "Cela n'a pas grand sens de déterminer en début d'année un pourcentage de baisse de la délinquance à obtenir impérativement ou un taux d'élucidation global à atteindre", a-t-il ainsi fait savoir. A la place, il souhaite plutôt "mettre en œuvre une culture de l'efficacité."

Le ministre de l'Intérieur a par ailleurs fixé à septembre la date des créations des premières "zones de sécurité prioritaires" qui figurent dans le programme de campagne de François Hollande. Ces zones consisteront à mettre en place une action de sécurité renforcée "sur des territoires bien ciblés, caractérisés par une délinquance enracinée et de fortes attentes de la population".

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