Pro A : le basketteur Akin Akingbala licencié après un tweet sur "Charlie Hebdo"
Son avocat porte l'affaire devant le conseil des prud'hommes de Rouen (Seine-Maritime), estimant que le message concerné "n'a rien d'infamant".
Le pivot nigérian de Rouen Akin Akingbala a été licencié pour faute grave par son club. Son tort ? Avoir partagé sur son compte Twitter ce message évoquant les attentats de Charlie Hebdo, le 9 janvier 2015 : "Je ne suis pas Charlie, je suis Ahmed, le policier mort. Charlie a ridiculisé ma foi et je suis mort en défendant son droit de le faire."
I am not Charlie, I am Ahmed the dead cop. Charlie ridiculed my faith and culture and I died defending his right to do so. #JesuisAhmed
— Dyab Abou Jahjah (@Aboujahjah) 8 Janvier 2015
Ce message avait initialement été rédigé le 8 janvier par un chroniqueur du quotidien belge flamand De Standaard, Dyab Abou Jahjah.
"Ce message n'a rien d'infamant", soutient son avocat
"Le club estime qu'il a porté atteinte à son image en partageant ce tweet", explique l'avocat d'Akin Akingbala, Romuald Palao. Ce dernier a porté l'affaire devant le conseil des prud'hommes de Rouen, estimant que "ce message n'a rien d'infamant. Akin Akingbala est chrétien. Dans son esprit, cela n'avait rien à voir avec la religion. C'était une manière de dire qu'il fallait aussi parler des policiers et pas seulement de Charlie Hebdo."
Après un passage en Ukraine et en Belgique, Akin Akingbala avait été recruté pour un an par Rouen, mais ses mauvaises statistiques (11 matchs disputés, 10 minutes, 1,8 point de moyenne) avaient poussé les dirigeants à le mettre sur la touche. D'après l'avocat du joueur, le retweet a plutôt été utilisé comme un "prétexte" par son club qui "voulait s'en séparer depuis plusieurs mois".
Dans un communiqué, le président du SPO Rouen, Yvan Gueuder, indique que le joueur a été licencié pour "non respect des clauses de son contrat de travail", en précisant qu'il avait fait l'objet de "plusieurs avertissements". Le joueur a quitté le club mardi matin.
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