Attaque au couteau à Nice : qui est l'assaillant, Brahim A. ?
Brahim A., interpellé par la police, est un homme âgé de 21 ans. Issu d'une famille modeste du centre de la Tunisie, il s'est tourné vers la religion depuis environ deux ans. Les autorités tunisiennes ne l'avaient pas identifié comme terroriste mais précisent qu'il a "des antécédents judiciaires de droit commun de violence et de drogue".
La ville de Nice est une nouvelle fois le théâtre d'un attentat. Trois personnes, deux femmes et un homme, ont été tuées dans une attaque au couteau, jeudi 29 octobre au matin, en plein centre-ville, à la basilique Notre-Dame. Deux personnes sont mortes à l'intérieur de l'église de la façon la plus "horrible" qui soit, a expliqué le maire de la ville Christian Estrosi. La troisième victime est une femme d'une quarantaine d'années. Elle est morte à l'extérieur de la basilique après s'être réfugiée dans un café, où elle a succombé à ses blessures. L'auteur a, lui, été interpellé par la police municipale à 9h10. Voici ce que l'on sait à ce stade sur l'assaillant.
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Passé par un centre de migrants en Italie
Grièvement blessé par les balles de la police, il a été transporté à l'hôpital Pasteur de Nice, selon une source policière. Il a donné une identité aux enquêteurs et ses empreintes digitales ont été relevées, selon les informations de franceinfo. Il a été identifié comme Brahim A., âgé de 21 ans. Il affirme avoir agi seul et revendique les faits sans plus de précisions, a appris franceinfo de source policière.
Dans sa conférence de presse, le procureur antiterroriste, Jean-François Ricard, a déclaré jeudi soir que l'assaillant était porteur d'un "d'un papier de la Croix-Rouge italienne" indiquant qu'il est un "ressortissant tunisien né 1999". Il a précisé qu'il était "inconnu au fichier national des empreintes digitales". Son pronostic vital "reste engagé", a-t-il ajouté.
Brahim A. est arrivé à Lampedusa, en Italie, le 20 septembre, avant d'être interpellé le 4 octobre, selon les autorités italiennes. Le 9 octobre, son passage est recensé dans un centre pour migrants de Bari, où il reçoit une aide par La Croix Rouge italienne.
Issu d'une famille modeste du centre de la Tunisie
Un correspondant de l'AFP a rencontré la famille de Brahim A. à Sfax, dans le centre de la Tunisie. "Depuis qu'il a abandonné le lycée, il a travaillé dans la réparation des motos", explique sa mère, en pleurs, tenant dans les mains la photo de son fils en sweat à capuche blanc. Né dans une famille modeste, comptant huit filles et trois fils, Brahim A. habitait avec ses parents dans une maison simple sans enduit, sur une rue défoncée d'un quartier populaire près d'une zone industrielle à la périphérie de la ville côtière de Sfax.
Après avoir mis de l'argent de côté, il avait lancé un petit débit d'essence informel, comme on en trouve dans de nombreuses localités de Tunisie où la plupart de l'activité économique se fait en marge du système officiel. "Je lui ai dit de louer une petite échoppe avec ces 1 100 à 1 200 dinars [environ 400 euros] afin de pouvoir travailler. Il m'a dit qu'il voulait faire un cabanon pour vendre de l'essence", explique sa mère, qui n'a pas voulu donner son nom.
Tourné vers la religion depuis environ deux ans
Selon ses proches, le jeune homme s'était tourné vers la religion et isolé ces dernières années. "Cela fait à peu près deux ans et demi qu'il fait la prière. Il allait du travail à la maison, ne sortait pas et ne se mélangeait pas avec les autres", détaille la mère.
Avant de s'intéresser à la religion, "il buvait de l'alcool et consommait de la drogue. Je lui disais 'nous sommes nécessiteux, et toi tu gaspilles de l'argent ?' Il répondait 'si Dieu le veut, il va m'orienter vers le bon chemin, ça me regarde'", poursuit-elle.
Le jeune homme avait déjà tenté la traversée périlleuse de la Méditerranée pour l'Italie, en vain, et n'avait pas prévenu ses proches de ce nouveau départ, selon son frère. Sa famille ne comprend pas comment il aurait pu passer à l'acte, moins d'un mois et demi après son arrivée en Europe.
Pas identifié comme terroriste par les autorités tunisiennes
Brahim a appelé sa famille mercredi soir [la veille de l'attaque] en leur annonçant qu'il venait d'arriver en France. "Il est arrivé en France hier [mercredi 28 octobre] aux alentours de 20h. Il a dit qu'il allait en France car pour le travail c'est mieux et en Italie il y a trop de monde", raconte Yassine, l'un des frères de Brahim A. "Ça ne fait pas un mois et demi" qu'il a effectué la traversée, arrivant d'abord en Italie où il a travaillé à la récolte des olives, explique-t-il.
Brahim A. "n'a pas été identifié comme terroriste par les autorités tunisiennes", a indiqué vendredi à l'AFP Mohsen Dali, substitut du procureur général au tribunal de première instance de Tunis. "Il a quitté le pays clandestinement le 14 septembre et a des antécédents judiciaires de droit commun de violence et de drogue", a-t-il précisé.
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