Cet article date de plus d'onze ans.

Quand Hollande et Ayrault fustigeaient le recours aux ordonnances

Alors que l'exécutif envisage de légiférer par ordonnances sur certains sujets, il brocardait cette méthode voilà quelques années. 

Article rédigé par Bastien Hugues
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
François Hollande et Jean-Marc Ayrault (à sa gauche), entourés de plusieurs députés socialistes, le 30 novembre 2005 à l'Assemblée nationale. (WITT / SIPA)

François Hollande a visiblement changé d'avis. Alors que le chef de l'Etat n'exclut pas de légiférer par ordonnances pour aller plus vite sur certains sujets, le même brocardait avec force le procédé, voilà quelques années.

Le 8 juin 2005, celui qui était alors député de Corrèze et patron du Parti socialiste dénonçait ainsi "une méthode détestable", utilisée à l'époque par le gouvernement de Dominique de Villepin sur une réforme pour l'emploi. François Hollande jugeait que légiférer par ordonnance revenait à "flouer le Parlement" et à "renoncer à la confrontation démocratique et au débat serein", selon le compte-rendu de cette séance disponible sur le site de l'Assemblée nationale.

Un article du "Figaro" du 28 juin 2005, relatant l'hostilité du PS au recours aux ordonnances par le gouvernement Villepin. (LE FIGARO)

Jean-Marc Ayrault, qui présidait alors le groupe socialiste à l'Assemblée nationale, considérait pour sa part que Dominique de Villepin avait recours à cette méthode "autoritaire" par "peur du Parlement", selon des mots rapportés par Le Figaro. Quelques jours plus tard, d'après Le Monde, il déplorait que le gouvernement, en légiférant par ordonnances, veuille "décider tout seul". "Le gouvernement sort du cadre démocratique en recourant aux ordonnances", critiquait aussi le député Dominique Strauss-Kahn, d'après Le Figaro (article payant). Et leur collège Arnaud Montebourg de fustiger "un choix insultant (...) pour les Français", selon Libération.

Quand la droite défendait la méthode

Quant à la droite, elle défendait alors le procédé au nom de "l'urgence de la situation", pour reprendre les mots de celle qui était alors la porte-parole du gouvernement, Valérie Pécresse, ou de celui qui présidait le groupe UMP à l'Assemblée, Bernard Accoyer. Jean-François Copé, ministre délégué au Budget, estimait lui aussi : "On peut tout à fait faire des ordonnances et donner toute sa place au dialogue social. Nous avons besoin de dialoguer mais l'urgence commande que l'on aille à la décision politique dans un délai qui est celui qu'a fixé le Premier ministre", selon des propos rapportés par Le Monde (article payant).

Ce qui n'empêche pas l'UMP, aujourd'hui, d'accuser le gouvernement de "court-circuiter le débat parlementaire" (selon les mots du député Bernard Accoyer), et d'évoquer un procédé "inacceptable" (selon ceux du sénateur Gérard Larcher). La roue tourne.

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