Quelles sont les pistes pour réduire les délais d'attente du permis de conduire ?
Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a reçu, mardi, un rapport d'un groupe d'experts qui propose notamment de faire payer l'examen.
Les délais pour passer le permis de conduire ne cessent de s'allonger. Ils sont passés de 86 jours en moyenne en 2012 à 98 jours en 2013. Pour résoudre ce problème, un rapport propose plusieurs pistes de réforme au ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, comme le détaille Le Parisien vendredi 25 avril.
Depuis la réforme du permis de conduire qui a allongé la durée de l'examen, passer le permis est devenu un parcours du combattant dans certaines régions, comme le montre cette infographie de L'Express. Etabli par un groupe de spécialistes de la sécurité et de l'éducation routière, le rapport a pour objectif de donner des éléments pour désengorger les auto-écoles, mais certaines propositions comme la facturation de l'examen créent déjà la polémique.
Augmenter le nombre d'inspecteurs
Pour réduire les délais, le rapport préconise d'abord de recruter de nouveaux inspecteurs : "Les besoins ont été estimés entre 80 et 400 postes en fonction du périmètre d'action qui leur serait confié". Le rapport suggère au moins 150 recrutements dans toute la France. Libération ajoute que pour augmenter le nombre d'inspecteurs en urgence, une des idées serait de rappeler des examinateurs retraités.
Autre piste : décharger les inspecteurs de certaines charges, comme l'examen du Code de la route. Il est ainsi proposé de confier à des sociétés privées avec une délégation de service public le soin d'organiser cette épreuve. Une idée qui ne convient pas aux inspecteurs du permis, qui ne souhaitent pas "être cantonnés aux seuls passages des examens pratiques", selon Le Parisien.
Facturer l'examen du permis de conduire
Plusieurs pistes sont évoquées dans le rapport, mais la proposition qui fait polémique concerne l'instauration d'une taxe pour pouvoir passer le permis. L'objectif est de financer le recrutement des nouveaux inspecteurs. Le droit d'examen avait été supprimé en 1998. A l'époque, il s'élevait à 250 francs, soit environ 40 euros.
La solution ne convient pas à l'association de consommateurs CLCV (Consommation, logement, cadre de vie), qui prévient : "Il serait pour nous inacceptable que l’attribution de ressources supplémentaires soit conditionnée à la facturation du permis de conduire, qui constitue déjà un budget majeur pour l’élève." Mais pour un spécialiste du ministère de l'Intérieur, cité par Le Parisien, la réforme pourrait faire économiser de l'argent aux candidats car si les délais d'attente sont réduits, "cela évitera à un candidat de payer 500 euros à 1 000 euros de cours de conduite supplémentaires pour se maintenir à niveau en attendant de repasser son examen".
Valoriser la conduite accompagnée
Le rapport suggère également de renforcer la conduite accompagnée en donnant la possibilité de commencer sa formation dès 15 ans, et même à partir de 14 ans pour le Code. L'objectif est d'augmenter le taux de réussite, qui stagne pour l'instant en dessous des 60%, car les échecs des candidats à l'examen allongent mécaniquement les listes d'attente. "Les jeunes conducteurs ayant opté pour l'apprentissage anticipé de la conduite obtiennent le permis plus vite, car ils ont un meilleur taux de réussite", argumente le ministère.
Le rapport amène également quelques idées afin d'améliorer la transparence des auto-écoles. Objectif : pouvoir plus facilement comparer leurs tarifs. Le rapport préconise ainsi la création d'un label de qualité permettant de faire le tri, rapporte Libération.
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